Les condylomes sont de petites excroissances qui ressemblent à des verrues lorsqu'elles se trouvent sur les organes génitaux externes (vulve, pénis, prépuce, scrotum), le périnée et l'anus. Ils sont parfois également présents dans la bouche, l'urètre, le vagin ou sur le col de l'utérus.
La plupart des personnes qui ont été infectées par les virus responsables de condylomes parviennent à l'éliminer sans qu'il y ait eu de symptômes. Certaines développent des symptômes, puis éliminent le virus après traitement. Enfin, dans certains cas, ces virus persistent sans provoquer d'autres désagréments.
Chez certains patients, des souches particulières de ce virus peuvent favoriser l'apparition de cancers à partir des cellules infectées : cancer du col de l'utérus, de la vulve, de l'anus, du rectum, et parfois du pénis ou de la gorge. Une infection persistante avec ce type de virus amène les cellules infectées à se transformer en cellules dites "précancéreuses" puis en cellules cancéreuses.
Le tabagisme, l'âge et la pilule contraceptive favorisent l'apparition du cancer à partir des lésions produites par les virus, en particulier dans le cas du cancer du col de l'utérus. Ce risque est également augmenté chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli (chimiothérapie anticancéreuse, personnes greffées, infection par le VIH/sida).
Chez les femmes enceintes porteuses de condylomes, une contamination de l'enfant peut se produire lors de l'accouchement et provoquer des verrues dans la bouche du nourrisson.
Les condylomes sont dus à des virus dits papillomavirus humains (HPV). Très contagieux, il en existe une grande variété, dont seuls certains provoquent des condylomes et, parmi eux, seules quelques souches peuvent entraîner l'apparition de cancers. Ces virus se transmettent lors de rapports sexuels.
Les personnes qui ont débuté leur vie sexuelle très jeunes et celles qui ont eu de nombreux partenaires sexuels présentent un risque plus élevé de contamination par les virus responsables des condylomes, en particulier si elles ont eu des relations sexuelles sans protection. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli, ainsi que celles qui souffrent d'une autre infection sexuellement transmissible, sont plus à risque d'être infectées par les papillomavirus.
En présence de lésions évoquant des verrues génitales, le médecin effectue des tests ou des prélèvements pour confirmer son diagnostic.
Le dépistage du cancer du col de l'utérus repose sur le frottis vaginal qui recherche des transformations cellulaires précancéreuses dues aux HPV. Il est recommandé de faire un frottis tous les deux ou trois ans dès le début de la vie sexuelle. Grâce aux frottis, la mortalité par cancer du col de l'utérus a considérablement diminuée en France. Néanmoins, ce test manque de sensibilité et 30 % des femmes qui présentent des lésions précancéreuses ne sont pas identifiées par le frottis.
De nouveaux tests de dépistage, recherchant directement la présence du virus sont disponibles. Ces tests permettent d'identifier les femmes chroniquement infectées par les HPV avant l'apparition de lésions cellulaires (en France, une femme adulte sur dix est porteuse d'HPV). Ces personnes à risque augmenté peuvent alors être suivies de manière approfondie avec des examens plus sensibles que le frottis.
Parce que la contamination se fait par voie sexuelle, l'utilisation du préservatif est indispensable pour prévenir l'apparition de condylomes. Néanmoins, le préservatif n'offre pas une protection absolue. En effet, les condylomes se transmettent de peau à peau et les lésions peuvent se situer à des endroits non protégés par le préservatif. La contamination peut également se faire par des doigts souillés.
La prévention du cancer du col, autrefois essentiellement liée au dépistage précoce de lésions précancéreuses, a récemment évolué. Deux vaccins efficaces contre certains types d'HPV liés au cancer du col sont désormais commercialisés en France. Ces vaccins sont recommandés pour toutes les jeunes filles de 14 à 23 ans avant leur première expérience sexuelle ou dans l'année qui suit celle-ci.
On ignore encore s'ils peuvent contribuer à la prévention du cancer du col chez les femmes déjà infectées par les HPV. Ces vaccins sont administrés en trois injections et provoquent une immunité qui persiste au moins quatre ans. Néanmoins, ces vaccins protègent contre seulement certains types d'HPV (responsables d'environ 70 % des cancers du col) et le dépistage, même de manière moins fréquente, reste indispensable.
Le traitement des condylomes vise à détruire les lésions visibles. Ce traitement n'élimine pas le virus et d'autres lésions peuvent apparaître dans les semaines ou les mois qui suivent. Une surveillance prolongée est donc nécessaire pour prévenir toute récidive.
L'élimination des lésions peut être effectué en les brûlant avec de l'azote liquide, un laser ou un courant électrique (électrocoagulation). Parfois, un traitement médicamenteux local est appliqué sur les lésions (par exemple avec une crème à base d'interféron).
Si des lésions provoquées par les papillomavirus humains ont été identifiés sur le col de l'utérus ou dans le rectum, le traitement est proportionnel à la sévérité et à l'étendue des lésions. Dans les cas les plus sévères, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.