Si la période est difficile, de nombreuses cellules d’écoute, de soutien et d’entraide peuvent être mobilisées par les femmes, lors d’un confinement. Le mot d’ordre, mesdames ? Prenez soin de vous ! Déléguer des tâches, s’octroyer du repos, se confier et réussir à demander de l’aide sont les premiers pas vers un équilibre nécessaire à votre bonne santé psychologique.
La place et le rôle des femmes pendant le confinement et la crise sanitaire sont d’ailleurs considérés comme des enjeux majeurs, puisque « 47 % des sondés en France sont convaincus que les discriminations à l’égard des femmes doivent être traitées comme une priorité absolue pour sortir de la pandémie et de la crise économique qu’elle a engendrée » [1].
État des lieux et conseils pour vous épauler dans cette période...
Contactez sans attendre votre médecin traitant, par téléphone. Vous pourrez lui faire part de vos soucis, craintes ou difficultés en toute confiance, et il saura vous rediriger vers la plateforme d’écoute ou le professionnel de santé le plus adapté.
L’impact psychologique du premier épisode de confinement montre actuellement ses répercussions. Chez les femmes, il se traduit par une hausse de l’anxiété, mais aussi des troubles du sommeil, un bien-être altéré, un moral en berne et des symptômes de dépression…
À cela s’ajoute le risque d’un effet rebond lié au reconfinement, conséquence de la seconde vague d’épidémie.
À ce sujet, le Directeur de la Santé, Jérôme Salomon, observait d’ailleurs récemment devant les médias l’« augmentation importante des états dépressifs. Le nombre de personnes concernées a en effet doublé entre fin septembre et début novembre ».
Une enquête nationale menée pour Santé Publique France [2] met en lumière le nécessaire soutien à la santé psychologique de tous. En témoigne la consommation de médicaments psychotropes (antidépresseurs) qui s’est notamment accrue chez les femmes, depuis la fin du confinement du printemps 2020.
À l’approche de la rentrée scolaire de septembre, période qui met particulièrement à l’épreuve la charge mentale des femmes, plus d’1 Française interrogée sur 6 consommait des psychotropes, contre 1 sur 9 fin mars de l’année en cours [2].
Cette prise croissante d’antidépresseurs est évidemment corrélée à une augmentation de l’anxiété. Ce trouble touche plus de 20 % des Françaises, notamment les femmes jeunes et/ou sans activité, en situation financière délicate [2].
Dans ce contexte, 43 % des femmes disent perdre confiance en elles, et 59% déclarent être concernées par une situation de burn-out, d’anxiété ou de dépression [1b].
Les impacts économiques et sociaux de la crise sanitaire peuvent contribuer à dégrader la santé mentale des femmes, mais aussi à engendrer des comportements à risque.
« L’ennui, le manque d’activité, le stress […] sont les principales raisons mentionnées par les fumeurs ou les usagers d’alcool ayant augmenté leur consommation. On note également que l’augmentation aussi bien pour le tabac que pour l’alcool est corrélée au risque d’anxiété et de dépression », affirme V. Nguyen Thanh, responsable de l’unité dédiée aux addictions, chez Santé Publique France.
Consommation accrue de substances addictives, mauvaises habitudes alimentaires, insomnies, ou encore isolement social sont donc des dangers bien réels.
Plusieurs dispositifs de prévention et d’aides d’urgence sont là pour vous venir en aide. N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant qui vous réorientera au besoin vers ces interlocuteurs plus que jamais indispensables.
Parce qu’elle bouscule les habitudes et le rythme de vie en créant des contraintes additionnelles, la période actuelle augmente le sentiment d’insécurité et les angoisses. Commencez par ne pas vous blâmer : il est normal d’être plus stressée, ou en colère.
Pascale Bruguière, experte en psychologie de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, livre ses conseils pour prendre soin de soi au quotidien, afin de traverser cette période le plus sereinement possible [3] :
- structurer ses journées en définissant un emploi du temps avec des activités variées ;
- partager chaque jour ses émotions, son ressenti : soit par téléphone avec des proches, ou pourquoi pas dans un journal de bord ;
- s’offrir quotidiennement des moments de calme, hors de l’agitation familiale, même quelques minutes ;
- prendre du bon temps « en visio » ou par téléphone avec ses proches, organiser des moments de convivialité et de plaisir avec celles et ceux qui partagent votre domicile : repas à thèmes, jeux de sociétés, soirée cinéma à la maison, etc.
- adopter autant que possible une hygiène de vie saine (sommeil régulier, alimentation variée, pratique d’une activité physique même modérée…)
- ne pas hésiter à faire appel aux professionnels de santé lorsque l’on se sent en difficulté.
Des conseils à s’approprier, et à adapter du mieux que l’on peut à son quotidien… et sans modération !
[1a] Données du 1er baromètre Women’s Forum | Women’s Forum Global Meeting nov. 2020, propos d’Ulrike Decoene, Directrice communication, marque et responsabilité d’entreprise d’AXA.
[1b] Données du 1er baromètre Women’s Forum | Women’s Forum Global Meeting nov. 2020
[2] Enquête CoviPrev, France métropolitaine, 2020, pour Santé Publique France
[voir aussi] Site Sante Publique France, prendre soin de sa santé mentale pendant l’épidémie
[3] Interview de l’AP-HP Prendre soin de soi au domicile