Dans le langage courant, on se réfère à alimentation émotionnelle pour désigner les réflexes d’alimentation associés à des émotions fortes (anxiété, stress, colère, etc.) Des pratiques qui vont à l’encontre des bonnes pratiques recommandées de nutrition, pour une bonne santé physique et mentale !
51%
C’est la part des femmes déclarant manger plus sous le coup de l’émotion, contre 20% des hommes. [3]
Cinq fruits et légumes par jour, éviter les aliments trop gras, sucrés et salés : les bonnes pratiques de nutrition sont bien connues de la population générale. Les outils et programmes de prévention ne manquent pas, du Nutriscore à Manger Bouger. [2]
>>Lire notre article sur le Nutriscore
Pourtant en France, la moitié des adultes sont obèses ou en surpoids en 2025. En outre, les pratiques alimentaires restent insuffisantes au regard des besoins nutritionnels pour la santé : excès de sel, excès de sucres, insuffisances de fibres, fruits et légumes… [1]
Alors pourquoi les Français persistent-ils à adopter certains comportements alimentaires au détriment de leur santé ? Parmi les causes possibles, la recherche s’est intéressée aux liens entre les émotions et l’alimentation, dans le cadre d’une approche psychologique du comportement alimentaire. L’alimentation liée aux émotions fait partie des aspects psychologiques jugés négatifs pour bien manger. [3]
L’alimentation émotionnelle se réfère dans le langage courant au fait de manger ou de grignoter en dehors des repas et dans des proportions inhabituelles, sous le coup d’une émotion. Ainsi en cas de stress, colère ou anxiété, la nourriture devient un mode de gestion des émotions. [5]
Ces comportements alimentaires ne sont pas sans conséquence, et peuvent même nourrir un cercle vicieux, car l’on sait désormais qu’une mauvaise alimentation a un impact sur la santé mentale.
>>Lire notre article sur l’alimentation et la santé mentale
Les comportements alimentaires impulsifs peuvent également être associés à des risques plus importants de surpoids ou d’obésité. En cas d’anxiété ou de tristesse, les femmes déclarent manger sous le coup de l’émotion plus souvent que les hommes. Cela concerne en particulier les gâteaux, biscuits ou chocolats. En conséquence, elles souffrent davantage de surpoids. [3]
Les mesures de prévention de la santé liées à l’alimentation recommandent d’éviter les aliments sucrés, gras, salés, charcuterie, et ayant un Nutri-Score D ou E. Des produits transformés souvent associés à l’alimentation émotionnelle. [6]
>>Lire notre article pour une alimentation équilibrée en toutes saisons
Au contraire, une alimentation intuitive, plutôt que liée aux émotions, invite à être à l’écoute de ses besoins alimentaires. Elle recommande de faire confiance à son corps et à la sensation de faim/satiété. Les personnes adoptant une alimentation intuitive plutôt qu’émotionnelle présentent ainsi des risques moindres de surpoids et obésité. [3, 4]
Outre l’adoption des bonnes pratiques de nutrition, qui affecte positivement la santé mentale, les méthodes de relaxation et de gestion du stress ne passant pas par l’alimentation (méditation, yoga, etc.) peuvent aider à éviter la consommation d’aliments peu recommandés en lien avec les émotions. [3, 4]. À la maison ou au travail, on peut ainsi pratiquer des étirements, la respiration détente ou encore l’exercice du stop. [7]
Pour mieux comprendre, les scientifiques se sont penchés sur les différents types de faim coexistant dans l’organisme. Si la faim métabolique, liée aux besoins du corps, et la faim hédonique, liée aux émotions, étaient déjà identifiées par la recherche, une étude récente suggère l’existence de la faim motivée par la mémoire.
C’est dans cette catégorie que se trouveraient les impulsions liées au sucre et au gras, qui influent sur la manière de s’alimenter.
Des nouvelles trouvailles qui peuvent aider à identifier les causes de ses envies de manger, et adopter de meilleurs comportements alimentaires. [8]
Alors que 2025 déclare la santé mentale grande cause nationale, l’alimentation fait partie intégrante des conditions pour une meilleure santé mentale. L’occasion de soigner le corps et l’esprit, dès l’assiette !
[2] https://www.mangerbouger.fr/
[3] https://etude-nutrinet-sante.fr/upload/Actualites/SP_Pres_11062016_s.pdf
[4] https://www.inserm.fr/actualite/ecouter-sa-faim-peut-aider-etre-mince/
[5] https://www.caminteresse.fr/sante/cest-quoi-lalimentation-emotionnelle-11182348/
[6] https://sante.gouv.fr/systeme-de-sante/strategie-nationale-de-sante/priorite-prevention-rester-en-bonne-sante-tout-au-long-de-sa-vie-11031/priorite-prevention-les-mesures-phares-detaillees/article/la-sante-par-l-alimentation