Automédication : bonnes pratiques de prévention

Lorsqu’une personne a recours à un médicament sans prescription médicale, on parle d’automédication. Cette pratique, courante pour soulager des symptômes bénins, simples et déjà connus, comporte toutefois des risques.

Automédication : bonnes pratiques de prévention

Lorsqu’une personne a recours à un médicament sans prescription médicale, on parle d’automédication. Cette pratique, courante pour soulager des symptômes bénins, simples et déjà connus, comporte toutefois des risques.

Concrètement, quelles sont les pratiques recommandées pour prévenir les dangers liés à l’automédication ?

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50 %

C’est la part des personnes qui prêtent parfois leurs médicaments à des proches. [1]

Automédication : quelles pratiques et quels usages ?

L’automédication constitue un acte autonome, d’initiative individuelle, qui implique de consommer un médicament sans avis médical et sans ordonnance. Cette pratique peut concerner :

  • l’achat de médicaments en accès direct ou en libre-service [2] ;
  • la prise d’anciens médicaments en stock à la maison, en cas d’apparition de nouveaux symptômes [1, 2] ;
  • l’auto-administration d’un médicament prêté par une tierce personne [3].

S’auto-administrer un médicament en vente libre suppose d’être sûr de son diagnostic, et de traiter des symptômes ponctuels, bénins et passagers, tels qu’un rhume, un mal de gorge ou la constipation. [2]

La tendance à l’automédication est parfois abordée comme une réponse à la difficulté d’obtenir, dans de brefs délais, un rendez-vous avec un médecin. Toutefois, l’automédication ne saurait remplacer une consultation avec un professionnel de santé, médecin et/ou pharmacien. [3, 4]

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Automédication : une liste réduite de médicaments

Lorsque l’automédication implique le recours à un médicament disponible en pharmacie sans ordonnance, elle concerne un nombre limité de traitements, définis selon les critères de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). [2]

En effet, les médicaments en vente libre ne peuvent traiter qu’une maladie bénigne et doivent obligatoirement contenir une notice adaptée à l’automédication, précisant à minima les dosages et la durée. Les médicaments à prescription facultative peuvent également être vendus pour l’automédication, sur conseil du pharmacien.

Les médicaments pédiatriques, injectables ou à risque d’effet secondaire grave ne sont pas admis en accès libre. [2]

Il n’est pas recommandé d’acheter des médicaments sur Internet. Toutefois, en cas de nécessité, l’Ordre des pharmaciens met à jour régulièrement la liste des sites Internet habilités à vendre des médicaments sans ordonnance. [5]

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Automédication : une pratique qui n’est pas conseillée à tous

Si l’automédication est possible dans un certain nombre de situations et à certaines conditions, certains publics se voient déconseiller l’automédication dans tous les cas.

En effet, certains profils sont plus vulnérables aux risques liés aux effets secondaires, aux contre-indications et aux interactions médicamenteuses potentiellement sources d’accidents iatrogènes [2, 3].

Il s’agit en particulier [3] :

  • des personnes atteintes de maladies chroniques – par exemple certains médicaments peuvent perturber la glycémie d’une personne diabétique et les médicaments effervescents peuvent aggraver une hypertension artérielle [2] ;
  • des femmes enceintes et allaitantes, vulnérables à de nombreux médicaments y compris les anti-inflammatoires [2] ;
  • des personnes recevant déjà différents types de médicaments, dites « polymédiquées » ;
  • les bébés et les enfants ;
  • les personnes âgées. ;
  • les personnes allergiques à un médicament, davantage exposées à une réaction allergique en cas de consommation d’un médicament appartenant à la même famille. [2]

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Automédication : les risques associés aux mésusages du médicament

Pour tous les autres patients, l’automédication suppose un bon usage du médicament. Pourtant cela n’est pas toujours le cas.

Parmi les mauvaises pratiques les plus courantes, celle de l’erreur d’autodiagnostic, qui amène à prendre un médicament inadapté. En cas de doute, rien ne remplace la consultation d’un professionnel de santé. La recommandation de proches et le prêt de médicaments constitue une pratique risquée. [2, 3]

Autre mésusage fréquent associé à la prise de médicament : 30% des personnes adaptent la dose ou la durée du traitement, en pensant – à tort – améliorer son efficacité [1]. Prolonger un traitement plutôt que de consulter un médecin peut notamment retarder le diagnostic d’un problème plus important. [2]

Le mélange de plusieurs médicaments figure également parmi les pratiques dangereuses pouvant aggraver une situation existante. [6]

Enfin, posséder un médicament en stock dans l’armoire à pharmacie ne constitue aucunement une garantie d’efficacité ou de pertinence. Même si le médicament est adapté aux symptômes, ce qui n’est pas toujours le cas, il peut être périmé ou altéré en raison de ses conditions de conservation, et devenir inefficace, voire toxique. [2] Rappelons, de plus, l’importance de ne jamais laisser l’armoire à pharmacie à portée des enfants et de rendre les médicaments absolument inaccessibles aux plus jeunes.

Pratiques recommandées en cas d’automédication

En cas d’automédication pour une personne ne présentant pas de contre-indication, et visant à traiter uniquement des symptômes bénins et connus pour une courte durée, il est important de suivre les recommandations suivantes : [2, 3, 6]

  • se procurer des médicaments en vente libre - ne pas utiliser de médicaments précédemment prescrits restant en stock ou des médicaments prêtés ;
  • acheter des médicaments uniquement en pharmacie ;
  • demander conseil à un professionnel de santé, médecin et/ou pharmacien ;
  • respecter les conditions d’utilisation figurant sur la notice (dose, durée, mode d’emploi) ;
  • s’assurer de ne présenter aucune contre-indication (mélange de médicaments, allergies, grossesse, etc.) ;
  • ne pas cumuler les traitements ;
  • être certain de son diagnostic avant toute automédication ;
  • signaler tout effet indésirable sur le site de l’ANSM ou à un professionnel de santé, médecin et/ou pharmacien.
  • consulter un médecin en cas d’aggravation ou de persistance des symptômes, avant d’atteindre la durée maximale du traitement.

Le bon réflexe en cas de doute reste de consulter son pharmacien, son médecin traitant, ou d’appeler le 15.

Sources