Le gouvernement annonce 264 millions d'euros de crédits supplémentaires pour sauver la biodiversité en 2024. [1]
La première mesure pour lutter contre l’érosion de la biodiversité consiste à protéger 10% du territoire national avec 5% de la mer métropolitaine d’ici 2030. Elle prévoit aussi la création d’un parc national de zones humides dont l’emplacement sera révélé à l’automne. D’ici 2025, la protection des récifs coralliens ultramarins sera également assurée à 100%, celle des mangroves sera doublée et celle des herbiers de Posidonie (plantes aquatiques) renforcée.
Ces dernières années, la vie sous-marine est effectivement en péril notamment là où sont observées des canicules océaniques, c’est-à-dire là où la température de l’eau est anormalement élevée. Cette chaleur vient perturber la biodiversité marine à la surface comme en eaux profondes.
>>Pour aller plus loin, consultez notre article « Comprendre la canicule océanique ».
Les 400 nouvelles aires protégées « engagées » d’ici 2027, pour un budget évalué à 114 millions d’euros, devraient donc permettre de rétablir les espèces les plus menacées et les aider à s’adapter aux nouvelles conditions climatiques.
La France est le 6ème pays à héberger le plus grand nombre d'espèces menacées inscrites sur la liste rouge de l'UICN. [2]
Le gouvernement prévoit 15 millions d’euros par an pour préserver 120 000 hectares et ne pas les consommer en espaces naturels, agricoles et forestiers. Ces espaces seront divisés par 2 d’ici 2030.
Cette mesure vise aussi à encourager les communes à créer un atlas de la biodiversité dans la révision des plans locaux d’urbanisme intercommunaux.
>>Si vous êtes maire ou élu local, lisez notre article « Ma commune en Action : une plateforme pour accompagner les communes dans leur transition écologique » et entamez votre révolution verte.
L’État prévoit la création d’un service national dédié pour faire appliquer aux entreprises les nouvelles obligations de « devoir de vigilance raisonnée » sur le plan environnemental : lutte contre le trafic d’espèces menacées, la déforestation importée, l’importation de minerais issus de conflits…
Le label Grands Sites de France décerné par le Ministère récompense les lieux qui travaillent pour améliorer les conditions de protection, de réhabilitation et de gestion active du paysage, mais aussi pour mieux accueillir les visiteurs et générer un développement durable qui bénéficie aux habitants et aux partenaires locaux. Il est attribué pour une durée de 6 ans.
Au nombre de 21 aujourd’hui (Pont du Gard, Pointe du Raz en Cap Sizun, Marais poitevin…) , les Grandes Sites de France devraient être plus de 40 en 2027. Les espaces les plus menacés feront ainsi l’objet d’actions de protection.
Alors qu’au niveau européen, une baisse de 50% de l’utilisation des produits phytosanitaires est prévue d’ici 2030, le nouveau plan Ecophyto national s’aligne sur cet objectif dès la fin 2023. L’agriculture biologique sera aussi soutenue pour atteindre 21% de la S.A.U. (Surface Agricole Utile) et contribuer à la souveraineté alimentaire.
En 2022, le bio représente 60 000 fermes, soit 14,2% des fermes françaises (+3,5% par rapport à 2021). [3]
Aujourd’hui, on compte 94 décharges littorales répertoriées. Elles devraient disparaître dans les 10 prochaines années. Et d’ici 2 ans, la moitié des communes littorales s’engageront dans la démarche « plage sans plastiques » pour atteindre 100% en 2030.
Concrètement, la charte « Plages sans déchet plastique pour des communes littorales éco-exemplaires » propose 15 gestes concrets pour prévenir, sensibiliser et permettre la mise en place de process pour ramasser, nettoyer, collecter et trier. Exemples d’outils : les affichages, l’organisation du ramassage des poubelles, la formation des agents, l’expérimentation de la consigne avec les restaurateurs volontaires…
Lutter contre les pollutions lumineuses est un enjeu majeur pour protéger la biodiversité nocturne et ne pas troubler les rythmes biologiques des insectes, des amphibiens, des oiseaux et de certains mammifères comme les chauves-souris.
Objectif : réduire de 50% ces pollutions d’ici fin 2023. Comment ? En réglementant les usages non essentiels, en facilitant les contrôles et les sanctions, en déployant les trames noires et en accélérant le renouvellement des équipements publics.
À l’instar du moustique tigre, du ragondin ou encore de l’ambroisie, une Espèce Exotique Envahissante (EEE) est une espèce introduite par l’homme, volontairement ou non, sur un territoire hors de son aire naturelle et qui menace les écosystèmes car elle accapare une partie trop importante des ressources, des habitats naturels ou des espèces locales. Elle peut aussi représenter un risque pour l’homme si elle véhicule des pathogènes, des allergies ou si elle est agressive.
En Europe, le nombre d’espèces exotiques envahissantes a augmenté de 76% en 35 ans. [4]
Dans les deux prochaines années, plus de 500 opérations « coup de poing » sont programmées pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes, en particulier dans les outre-mer, afin de réduire de 50% le taux d’établissement d'espèces exotiques envahissantes d’ici 2030.
>>Pour en savoir plus, parcourez notre article « Pourquoi et comment préserver la biodiversité ? ».