Le chiffre
Dans le monde, un million d’espèces sont menacées d’extinction. [1]
Alors que ces dernières décennies, on parlait de conservation des espèces, aujourd’hui, on se tourne vers une logique d’intégrité des écosystèmes. Mais comment y arriver ?
Cette mesure répond à l’accord de la COP 15 qui a pour objectif que « d’ici à 2030, au moins 30 % des zones d’écosystèmes terrestres, d’eaux intérieures, côtiers et marins dégradés fassent l’objet d’une restauration effective ».
À l’échelle mondiale, 75% des milieux terrestres et 40% des écosystèmes marins sont fortement dégradés.
Restaurer les zones humides
Pour protéger les écosystèmes prioritaires, au moins 50 000 hectares de zones humides seront remis en état d’ici 2026. Ces espaces sont à la fois un support pour la biodiversité, mais ils participent également à l’épuration, la régulation de l’eau et à la prévention des crues. Ils permettent aussi de stocker du carbone, indispensable pour s’adapter au dérèglement climatique et à ses impacts.
Restaurer les sols
Autre défi majeur : restaurer les sols pour qu’ils continuent d’assurer leurs fonctions essentielles de stockage de carbone, de régulation de l’eau, de production de biomasse, et à plus long terme, qu’ils aident à lutter contre les effets du changement climatique et à protéger les ressources en eau.
90 % des organismes vivants dans les écosystèmes terrestres passent tout ou partie de leur cycle de vie dans les sols. [1]
La Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) s’engage sur tous les types de sols :
- les sols forestiers bénéficieront d’un plan de préservation dédié déployé d’ici la fin de l’année 2023 ;
- les sols agricoles seront préservés avec le déploiement d’un diagnostic « santé des sols » réalisé au moment de la transmission des parcelles agricoles ;
- les sols urbains seront protégés grâce à la lutte contre l’artificialisation et la réhabilitation des friches.
Enfin, le gouvernement prévoit la création d’un parc national dédié aux écosystèmes et s’engage à soutenir l’adoption d’une directive européenne sur la santé des sols.
Alors que sur 300 000 hectares, les arbres sont déjà en souffrance, ils devraient être encore plus affaiblis par les épisodes de chaleur et de sécheresse à venir. Pour retrouver et entretenir ces puits de carbone et rendre les forêts et les villes plus résilientes face au dérèglement climatique, un milliard d’arbres seront plantés d’ici 2030. Ils seront d’essences diverses, plus adaptées au climat des prochaines décennies et permettront de favoriser la biodiversité des écosystèmes forestiers.
30 % des essences d’arbres risquent de dépérir d’ici 2050. [1]
La SNB prévoit aussi un plan d’action pour protéger les forêts subnaturelles et anciennes (bois n’ayant pas subi de défrichement depuis 1850).
Par ailleurs, 50 000 km de haies devraient être replantés, notamment en milieu agricole.
Les trames vertes et bleues permettent de constituer un réseau d’échanges pour que les espèces animales et végétales puissent circuler, se nourrir, se reproduire… et ainsi assurer leur cycle de vie. Elles contribuent donc à la restauration les continuités écologiques terrestres et aquatiques et favorisent le passage des espèces d’un milieu à l’autre.
D’ici 2030, ces trames seront facilitées par la résorption des « points noirs », c’est-à-dire par l’élimination des obstacles majeurs identifiés par chaque région dans leur « schéma de planification ». L’État s’engage à encourager toutes les actions nécessaires pour supprimer ces « points noirs ».
La SNB ambitionne également de ramener la nature dans les villes en les renaturant et en les désimperméabilisant. Cela passe par exemple par la création d’îlots de fraîcheur pour mieux vivre les vagues de chaleur et par un travail sur la résilience des espaces urbains face aux événements climatiques extrêmes comme les inondations.
500 millions d’euros seront mobilisés sur 2022-2027 pour ramener la nature en ville. [1]
>>Pour aller plus loin, consultez notre article sur les îlots de chaleur urbains et nos propositions d’alternatives à la climatisation pour rester au frais en ville.
D’ici 2030, le gouvernement s’engage à protéger les 300 espèces endémiques les plus menacées (selon la liste rouge de l’UICN) grâce à un plan de conservation, renforcé en outre-mer. Ce plan prend la forme d’une centaine de programmes nationaux d’action.
- À La Réunion, plus d’un tiers des espèces d’oiseaux sont menacées ou ont déjà disparu.
- En Guyane, 13 % des oiseaux et des poissons sont menacés et 16 % des mammifères marins.
- En Martinique, 47 % des reptiles, 28 % des mollusques et 21 % des oiseaux sont menacés. [1]
Le Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation sera poursuivi et la lutte contre les mortalités accidentelles amplifiée pour lutter contre les prises accidentelles dans les filets de pêches de petits cétacés, de tortues marines ou d’oiseaux marins.