Le chiffre
Le cancer colorectal est le 3e cancer le plus fréquent chez l’homme après le cancer du poumon et de la prostate. [1]
Avant d’aller plus loin, un rapide coup d’œil sur les chiffres s’impose :
- 47 582 nouveaux cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués en France en 2023, dont 55 % concernent des hommes ;
- 71 ans est l’âge moyen au moment du diagnostic chez l’homme Vs. 72 ans chez la femme ;
- 17 100 décès ont été recensés en 2018 [2]
L’une des particularités du cancer colorectal, qui touche le gros intestin et le rectum, est qu’il peut être silencieux pendant 5 à 10 ans, avant que les premiers symptômes n’apparaissent : alternance de constipation et de diarrhées, sang dans les selles, fatigue, perte de poids… [3]
Dans 60 à 80 % des cas, le cancer colorectal se développe à partir de polypes, petites excroissances bénignes de la paroi de l'intestin, qui peuvent être visualisés et éliminés lors d'un examen de la paroi du côlon à l'aide d'une sonde souple (coloscopie). [3]
Le cancer colorectal est une maladie qui concerne plus généralement les habitants des pays industrialisés. Son développement est lié à différents facteurs :
- L'âge, car la quasi-totalité des cancers colorectaux est observée chez des personnes de plus de 50 ans ;
- Une prédisposition génétique familiale : le risque de cancer colorectal est multiplié par deux à trois si l'un des parents du premier degré (parents, frères et sœurs, enfants) a déjà développé un cancer colorectal ;
- Des antécédents personnels : les personnes qui ont déjà eu un cancer colorectal sont plus à risque d'en développer un autre ;
- Certaines maladies héréditaires du côlon comme la polypose familiale adénomateuse, ou le syndrome de Lynch.
- Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.
Certaines habitudes (alimentation, hygiène de vie…) sont également à éviter :
- une alimentation riche en viandes rouges, charcuteries et aliments fumés ;
- une alimentation pauvre en fibres alimentaires (fruits, légumes, céréales complètes) ;
- le tabagisme ;
- un excès de consommation de boissons alcoolisées ;
- l’obésité.
>>Pour en savoir plus, AXA Prévention vous invite à consulter l’article sur les facteurs de risque du cancer, basé sur le 4e Baromètre cancer.
En France, l’Assurance Maladie invite l’ensemble des personnes âgées de plus de 50 ans et de moins de 74 ans à réaliser un test de dépistage du cancer colorectal, tous les deux ans. Cette invitation leur permet de retirer leur kit de dépistage à la pharmacie, chez leur médecin traitant, ou de le commander en ligne.
Si vous n’avez pas reçu votre invitation, vous pouvez vous adresser à votre CPAM/CGSS au 3646.
Suite à la réception de l’invitation, les patients concernés reçoivent une 1ère relance puis une 2e dématérialisée dans leur compte Ameli.
L’Assurance Maladie a également mis en place une politique pour aller vers les publics les plus « isolés ». 100 téléconseillers ont donc été recrutés et formés pour appeler 1,4 million de personnes en situation de vulnérabilité (bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire, assurés sans médecin traitant…). Ils les encouragent à prendre rendez-vous en vue de la réalisation d’un dépistage du cancer colorectal.
Enfin, l’Institut national du cancer déploie également une nouvelle campagne d’information à l’occasion de Mars Bleu, le mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal.
Découvrez ici le clip du dépistage du cancer colorectal 2024.
Chaque année, en France, plus de 2,5 millions de personnes se font dépister. [4]
Le test de dépistage est gratuit simple, indolore, performant, fiable et gratuit. Il repose sur la détection de traces de sang dans les selles. Lorsqu’il est positif, une coloscopie est effectuée afin de déterminer l'origine des saignements.
Pour savoir comment réaliser votre test, personnalisez votre BD.
En 15 jours maximum, le résultat du dépistage du cancer colorectal est transmis par courrier ou en ligne sur le site résultat-dépistage.fr. Nouveauté : il est désormais possible de le recevoir via un lien envoyé par SMS.
Dans 96% des cas, les tests ne révèlent rien d'anormal. [4]
Si le test est positif, le patient doit se rapprocher de son médecin traitant qui l’orientera vers un gastro-entérologue pour réaliser une coloscopie. Dans plus de la moitié des cas, le résultat est négatif. Un polype est détecté pour 30 à 40 % des personnes concernées [3] et la coloscopie débouche sur un diagnostic de cancer dans 8 % des cas. [5]
Pour les personnes qui ont des antécédents personnels (détection de polypes ou de cancer colorectal par le passé) ou familiaux (cas de cancer colorectal chez un parent, un frère ou une sœur, maladies auto-immunes ou génétiques prédisposant à ce cancer), il est recommandé de pratiquer directement une coloscopie (à partir de 40 ans) sans passer de test.
>>Pour aller plus loin, lisez notre article « Cancer et vie professionnelle ».
[3] Ameli.fr
[4] https://monkit.depistage-colorectal.fr/#/accueil