Plus de 50 000 enfants et adolescents vivent avec un cancer pédiatrique en France, en traitement, en rémission ou en suivi médical. Le point sur ces cancers rares, et les évolutions récentes.
1 820
C’est le nombre de nouveaux cas de cancers chaque année chez les moins de 15 ans [2]
En France, on recense 1 820 nouveaux cas de cancers chaque année chez les moins de 15 ans, auxquels s’ajoutent 450 diagnostics par an chez les 15-17 ans. Au total, près de 2 300 nouveaux cas sont donc diagnostiqués annuellement. [3, 4, 5]
Deux tranches d’âge sont particulièrement concernées : les très jeunes enfants de 0 à 4 ans, et les adolescents de 15 à 17 ans. [1]
Rares, divers, pouvant évoluer mais aussi régresser spontanément, les cancers pédiatriques se présentent de manière très différente des cancers de l’adulte. [2, 3] Avec 60 types de cancers pédiatriques différents, ils concernent principalement [1, 2, 3, 4]:
- les leucémies (26-29%), principalement chez les 2-5 ans, avec un taux de guérison de près de 85% ;
- les tumeurs du système nerveux central (25%) ;
- les lymphomes (15%) qui affectent le système lymphatique (vaisseaux et ganglions).
On estime que quatre enfants sur cinq guérissent du cancer. [4]
Les adolescents et jeunes adultes, âgés de plus de 15 ans, ont la particularité de pouvoir être touchés à la fois par les cancers pédiatriques et par les cancers communément attribués aux personnes plus âgées. [4]
Si le nombre de cancers pédiatriques reste relativement stable depuis 20 ans [1, 2], une récente étude de Santé Publique France montre que six cancers, touchant habituellement les adultes plus âgés, sont en augmentation chez les 15-39 ans. Il s’agit du lymphome d’Hodgkin, du glioblastome, du liposarcome, du carcinome colorectal, du carcinome du sein et du carcinome du rein. [8]
L’étude rappelle qu’à l’international, les cancers colorectaux, rénaux et du sein se trouvent en augmentation sur cette tranche d’âge.
Les mélanomes et tumeurs germinales sont également en augmentation modérée chez les 15-17 ans. [1]
Si le taux de guérison est généralement élevé, les cancers pédiatriques restent un mystère pour la recherche sur bien des aspects.
Alors que chez l’adulte, les facteurs favorisant les cancers sont bien connus (alcool, tabac, etc.), les causes des cancers de l’enfant et de l’adolescent restent rarement identifiées. [9]. La recherche peine à démontrer les causes de mutations génétiques, et les facteurs héréditaires sont rarement responsables (5% des cancers). [4]
Les statistiques de cancers dans certaines zones mettent les chercheurs sur la piste environnementale et font l’objet d’études épidémiologiques. [6, 7].
Autre défi : 20 à 30 % des enfants ne peuvent pas être guéris. [2, 6] La recherche reste indispensable pour pouvoir sauver chaque fois plus d’enfants, afin de mieux comprendre les mécanismes immunitaires et de développer de nouveaux dispositifs thérapeutiques.
Enfin, les cancers pédiatriques peuvent engendrer des effets à l’âge adulte tels que les troubles cardiaques, des troubles de la fertilité ou des cancers secondaires. [6]
S’il n’existe pas à ce jour de recommandations de prévention pour les cancers pédiatriques en raison du manque de connaissances sur leurs causes, les bonnes pratiques de prévention chez les enfants et adolescents permettent de réduire les risques qu’ils ne développent un cancer à l’âge adulte.
Parmi ces habitudes à diffuser et à adopter ? Ne pas fumer, ne pas boire d’alcool, manger équilibré et pratiquer une activité sportive, mais aussi se faire administrer le vaccin contre les papillomavirus avant 15 ans, et bien se protéger du soleil pendant l’enfance et l’adolescence. [11]
[1] https://www.enfants-cancer-garches.fr/cancers-pediatriques-les-chiffres-a-connaitre/
[3] https://curie.fr/cancers-de-lenfant-et-de-ladolescent
[4] https://pediatrie.cancer.fr/
[6] https://francais.medscape.com/voirarticle/3611922
[9] https://www.cancer.fr/personnes-malades/les-cancers/cancers-pediatriques/les-cancers-de-l-enfant