Pour la majorité des automobilistes, prendre la route la nuit n’est pas une partie de plaisir. Manque de visibilité, fatigue, somnolence, tentation de rouler plus vite…les risques d’accident sont démultipliés, lorsque l’obscurité s’impose. Bien voir et être vu des autres usagers, en ville comme à la campagne, est en enjeu majeur de sécurité routière. Équipement du véhicule et comportement sur la route : on vous livre nos conseils pour rouler en toute sécurité.
La nuit, prendre la route est plus dangereux que le jour. Les chiffres sur l’accidentologie la nuit parlent d’eux-mêmes...
Si la conduite nocturne ne représente que 10% du trafic quotidien, près d’un accident mortel sur deux intervient la nuit, entre 22h et 5h du matin [1]. Les professionnels de la route sont donc particulièrement exposés.
En termes de sécurité routière, si la vigilance est primordiale de jour comme de nuit, il n’en reste pas moins que le risque d’accident mortel est 7 fois supérieur lorsqu’il fait sombre. Et le risque est maximal au cœur de la nuit : un accident mortel sur quatre intervient entre 2h et 6h du matin [2].
Le constat sur le risque d’accident nocturne est donc sans appel : la vigilance est de mise en ville et surtout hors agglomération, où la visibilité est souvent réduite.
Le manque de visibilité en ville et surtout hors agglomération est bien souvent une source d’appréhension pour les particuliers qui roulent la nuit.
Voir et être vu des autres usagers est donc primordial. Comment bien utiliser ses feux la nuit ?
- les feux de croisement ou « codes » (éclairage à 30 mètres minimum) : ces feux s’utilisent en roulant sur une route déjà éclairée, ou lorsque l’automobiliste suit ou croise un autre véhicule sur une chaussée non éclairée, pour ne pas l’éblouir [2] ;
- les feux de route ou « pleins phares » (éclairage à 100 mètres minimum) : ils ne sont autorisés que sur des routes non éclairées, avec aucun autre automobiliste sur la ou les voies [2].
Le saviez-vous ?
Pour éviter d’être ébloui par un autre automobiliste qui arriverait en face en pleins phares, le conducteur peut regarder le bord droit de la route (ligne blanche de délimitation) le temps du croisement du véhicule, puis replacer son regard normalement [2] [3].
La vision altérée par l’obscurité peut aussi modifier notre comportement en cas de présence d’animaux ou d’obstacles sur la chaussée. La nuit, tous les chats sont gris, dit le dicton…
Lorsque le soleil se couche, les animaux s’invitent plus facilement sur les routes. Mais alors, quelle est la conduite à tenir ?
La priorité est de ralentir et klaxonner si nécessaire, pour faire fuir l’animal. Le plus important est de ne pas dévier brusquement sur l’autre voie, au cas où un véhicule arriverait en face [3].
Plus généralement, la vigilance est de mise afin d’identifier tout obstacle sur la chaussée : pierre, déchets, morceaux de bois…Il s’agit ici de ralentir, et de les éviter sans compromettre sa sécurité et celle des autres usagers [3].
Mais être attentif sur la route nécessite avant tout de prendre le volant dans les bonnes conditions.
La conduite de nuit demande de redoubler d’attention : le risque d’endormissement est maximal entre 2h et 5h du matin [2]. Il est donc primordial de prendre le volant seulement si on est bien reposé.
Picotements dans les yeux, bâillements à répétition, difficulté à garder les yeux ouverts…autant de signes de fatigue qui doivent alerter l’automobiliste [2].
En cas de fatigue et de somnolence, un arrêt d’au moins 20 minutes est indispensable pour le conducteur du véhicule. Rappelons aussi qu’une pause est nécessaire toutes les 2 heures lors de longs trajets de nuit [2].
Conduire la nuit en toute sécurité c’est possible en adoptant quelques bonnes pratiques et réflexes simples.
Il est avant tout indispensable de respecter les limitations de vitesse en toutes circonstances : cette condition est la seule permettant de pouvoir s’adapter à une situation inattendue et potentiellement dangereuse, en ville et sur les routes de campagne.
Mais aussi, chaque conducteur doit pouvoir… « bien voir » [3]:
- en faisant contrôler sa vue régulièrement notamment pour les conducteurs porteurs de lunettes et les automobilistes plus âgés ;
- en vérifiant le bon état des phares et des essuie-glaces de la voiture ;
- en ayant un pare-brise et des vitres propres ;
- en étant maître de son véhicule : s’il existe un risque d’alcoolémie, un test est indispensable. Et s’il est positif, décaler le déplacement [2] ou désigner un autre conducteur ;
- en respectant les distances de sécurité [2].
Bonne route !
[1] https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr
[2] https://www.securite-routiere.gouv.fr
[3] https://www.ornikar.com