Conduire la nuit… en voilà un challenge pour les professionnels de la route. Le travail nocturne met le corps à rude épreuve, avec des impacts importants sur le sommeil et le risque d’endormissement au volant. Être à l’écoute des signes de somnolence, faire des pauses régulières, respecter les règles de sécurité routière et avoir un véhicule en bon état de marche : les clés pour prévenir le risque d’accident la nuit.
Les professionnels de la route sont particulièrement exposés aux risques liés au travail de nuit.
Pour le personnel roulant d’une entreprise de transport routier par exemple, le travail de nuit se caractérise par le fait de circuler entre 21 heures et 6 heures du matin [1]. Ce rythme perturbe l’horloge biologique et favorise les troubles du sommeil.
D’après les chiffres de la Sécurité Routière, c’est d’ailleurs sur le créneau 2 heures – 5 heures du matin que le risque d’endormissement est maximal [2].
Cela n’a rien pour surprendre… Malgré l’habitude et l’expérience des conducteurs souvent aguerris, fatigue et somnolence s’invitent plus facilement lors de trajets de nuit, surtout pour les professionnels qui circulent majoritairement sur autoroute.
Nuit noire, manque de visibilité, monotonie du trajet, baisse de vigilance… sur ce type de voies, la somnolence est responsable d’1 accident mortel sur 3 [3]. Et plus généralement, le risque d’accident routier est multiplié par 8 lorsque le conducteur est somnolent [3].
Alors, pour faire gagner la sécurité sur les routes, la nuit : comment reconnaitre et prévenir les signes de fatigue et somnolence ?
Et si tout commençait par savoir reconnaitre et distinguer les différents états associés à la « fatigue » ?
Picotements dans les yeux, nuque raide, douleurs dans le dos, regard fixe et difficultés à rester concentré : pas de doute, la fatigue s’installe. Une pause toutes les 2 heures est fortement recommandée… car elle est indispensable [3] !
La somnolence se caractérise quant à elle par des bâillements et des paupières lourdes : rester éveillé devient un parcours du combattant. Le danger ? Des phases de « micro-sommeil » de 1 à 4 secondes et un risque d’accident multiplié par 3 ou 4 dans la demi-heure qui suit l’arrivée des premiers signes de somnolence [3].
S’arrêter au plus vite dans un endroit sécurisé, et se reposer au moins 15 minutes est une priorité absolue [3].
Les risques routiers sont souvent autant de pièges que l’on peut facilement déjouer en adoptant des « réflexes santé » simples, et en adaptant son comportement à la conduite de nuit [2] [3] :
- Partir reposé sans dette de sommeil et faire des pauses toutes les 2 heures est primordial ;
- Faire régulièrement contrôler sa vue, surtout en cas de port de lunettes ;
- Ne pas circuler après avoir consommé des médicaments inducteurs de somnolence (plus d’1 médicament sur 3 présente un pictogramme contre indiquant de prendre le volant) ;
- Rouler « sobre » : le risque d'être responsable d'un accident mortel est multiplié par 17,8 chez les conducteurs sous emprise de l’alcool.
Rappelons qu’il est interdit en France de conduire avec un taux d’alcool dans le sang supérieur à 0,5 g/l ; taux ramené à 0,2 g/l pour les conducteurs en permis probatoire.
Pour les professionnels de la route, conduire la nuit en toute sécurité c’est aussi s’assurer d’avoir un véhicule en état. Et appliquer les bonnes pratiques de règlementation routière, comme pour tout automobiliste… [2]:
- Respecter les limitations de vitesse ;
- Respecter les distances de sécurité règlementaires entre les poids lourds, à savoir 50 mètres minimum entre deux véhicules ;
- Être particulièrement attentif aux angles morts ;
- Vérifier très régulièrement le bon fonctionnement des différents phares et des essuie-glaces ;
- Améliorer la visibilité avec un pare-brise et des vitres propres.
Et côté employeurs ?
Sensibiliser les équipes roulant de nuit et ménager des espaces de repos dans les locaux de l’entreprise ne seront que bénéfiques : la sécurité routière est donc l’affaire de tous !
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[1] https://www.ecologie.gouv.fr
[2] https://www.securite-routiere.gouv.fr
[3] https://www.securite-routiere.gouv.fr/dangers-de-la-route/la-fatigue-et-la-conduite