Les dangers des distracteurs sur la route

Smartphone en tête, GPS, applications de navigation… les distracteurs au volant peuvent être à l’origine d’accidents graves. Découvrez comment maintenir votre attention et limiter les risques en cas de déplacement.

Les dangers des distracteurs sur la route

Smartphone en tête, GPS, applications de navigation… les distracteurs au volant peuvent être à l’origine d’accidents graves. Découvrez comment maintenir votre attention et limiter les risques en cas de déplacement.

Distracteurs au volant : les chiffres marquants

Lorsque vous conduisez, votre attention peut être détournée par de nombreux facteurs (lire ci-dessous). Selon l’OMS, le fait d’utiliser son téléphone au volant multiplie par 4 le risque d’accident [1].

L’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) estime quant à lui que le défaut d’attention sur la route est impliqué dans 24% des accidents corporels et qu’il est à l’origine de 419 décès en 2024. [2]

Une étude publiée par Assurance Prévention en juillet 2024, évoque quant à elle l’impact des distracteurs sur la conduite, avec des chiffres édifiants [3] :

  • Composer un numéro de téléphone en conduisant détourne l’attention du conducteur pendant 35 secondes en moyenne ;
  • Les distracteurs multiplient par 13 les écarts de trajectoire ;
  • L’usage d’un distracteur augmente de 60% le temps de réaction du conducteur.

Assurance Prévention est également à l’origine d’une étude publiée en juillet 2025 sur les notifications sur smartphone et la vigilance au volant [4]. L’enquête conclut notamment que le fait d’activer vos notifications en conduisant multiplie par deux le risque d’accident et détourne vos yeux de la route pendant 6 minutes par heure en moyenne.

Le smartphone et l’hyperconnexion à l’origine d’une véritable crise de l’inattention au volant

Sans surprise, le smartphone est le distracteur numéro 1 des conducteurs. Appels, envoi et lecture de messages, réseaux sociaux, notifications… D’après le nouveau Baromètre AXA Prévention 202585% des personnes interrogées confient utiliser leur téléphone en conduisant, soit plus de 4 Français sur 5.

Il s’agit là d’un record tristement historique, après 3 années où le taux s’était stabilisé à 80%, un niveau pourtant déjà très élevé…

Ce chiffre préoccupant est confirmé par le dernier rapport de l’ONISR, qui a enregistré près de 652 000 infractions concernant l’usage du téléphone au volant en 2024, soit une augmentation de plus de 6% par rapport à 2023.

D’après le 21e Baromètre AXA Prévention, 70% des automobilistes passent des appels en conduisant, 33% consultent ou envoient des SMS et 25% consultent les notifications.

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Le saviez-vous ?

En covoiturage, les conducteurs utilisent moins leur téléphone… La preuve en vidéo, dans cet extrait de notre web-série dédiée. Pensez aussi à covoiturer lors de vos trajets d’été !

Les assistances de conduite connectées : une nouvelle source d’inattention

Les assistants de conduite connectés (CarPlay, Android Auto…) sont de plus en plus utilisés par les automobilistes. S’ils permettent d’encadrer l’usage du smartphone sur la route, ils constituent également de redoutables distracteurs, encourageant les conducteurs à rester connectés en permanence, multipliant ainsi les risques liés à l’inattention.

Selon les chiffres issus de notre dernier Baromètre, ces assistances de conduite tendent à accentuer les comportements à risque cités ci-dessus, à savoir :

  • 79% des conducteurs passent des appels par commande vocale (contre 70% sans)
  • 54% consultent leurs SMS et 46% en envoient (contre 33% sans)
  • 34% consultent leurs notifications (contre 25% sans)

Ces dispositifs sont ainsi à l’origine d’une distraction, à la fois visuelle à travers l’écran tactile, et cognitive car ils sollicitent l’attention du conducteur. Ils représentent ainsi un danger pour la sécurité routière [5].

Quelles sont les autres sources de distraction ?

En dehors des smartphones et des assistances connectées, on retrouve bien d’autres sources de distraction, parmi lesquelles :

  • Les distracteurs présents à l’extérieur de l’habitacle (scène d’accident, panneaux publicitaires…) ;
  • Les commandes du véhicule (réglage de la radio/musique, de l’air conditionné…) ;
  • Le GPS ;
  • Les passagers (discussions, enfants en bas âge…) ;
  • Le fait de manger, boire ou fumer/vapoter au volant. La fatigue peut également jouer un rôle dans l’inattention au volant.
  • Le fait de manipuler ou de tenter d’attraper des objets (lunettes de soleil, vêtements, objet tombé sous un siège…).
Quels sont les risques liés aux distractions ?

Il existe quatre types principaux de distractions, à savoir :

  • Visuel ;
  • Physique ;
  • Auditif ;
  • Cognitif.

Le smartphone présente la particularité de rassembler tous les types de distraction à travers son seul usage. Si cela enlève la distraction « matérielle » de tenir le téléphone en main, le fait de téléphoner avec un kit mains libres n’est pas plus sécurisant pour autant : la distraction liée à la conversation représente toujours un risque !

L’inattention réduit nos réflexes, notre champ de vision et notre jugement. Ce phénomène augmente ainsi considérablement notre capacité de réaction et favorise le risque de percuter un piéton, d’entrer en collision avec un autre véhicule ou d’effectuer une sortie de route.

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Le saviez-vous ?

Lire un message en conduisant incite le conducteur à détourner les yeux de la route pendant 5 secondes en moyenne, multipliant le risque d’accident par 23 ! [6]

Que dit la loi ?

La législation est très claire en matière de téléphone au volant : il est strictement interdit d’utiliser ou même de manipuler son smartphone en conduisant. Cette action est passible d’une amende forfaitaire de 135 € et d’un retrait de trois points sur le permis de conduire. [6]

Téléphone au volant : suspendre le permis, la bonne solution ?

Le 12 septembre 2025, le préfet des Landes, Gilles Clavreul, a annoncé la mise en place d’une mesure forte dès le mois d’octobre en matière de sécurité routière. Les conducteurs qui seront pris en train d’utiliser leur téléphone en conduisant verront leur permis suspendu [7].

Face à des chiffres de l’accidentalité jugés « préoccupants » par les autorités landaises, le préfet brandit la menace de la suppression administrative. La mesure sera mise en place de façon pédagogique durant le mois d’octobre, matérialisée par un avertissement en plus de l’amende forfaitaire de 135 € et du retrait de trois points sur le permis. Passé ce délai de sensibilisation, elle pourrait être mise en application dès le mois de novembre.

Réduire les distractions : focus sur les bonnes pratiques

Vous vous apprêtez à prendre la route ? Adoptez les bons réflexes pour limiter les risques dus à l’inattention, par exemple :

  • Au moment de partir, pensez à éteindre votre téléphone, à le passer en mode avion ou en « mode conduite » ;
  • Entrez la destination dans votre GPS avant de démarrer votre véhicule ;
  • Sur les longs trajets, veillez à faire une pause toutes les deux heures pour prendre l’air et vous dégourdir les jambes et prévoyez une pause-déjeuner pour éviter de manger au volant ;
  • Privilégiez les jeux et les activités calmes pour occuper vos enfants en voiture.

N’hésitez pas à partager cet article autour de vous pour encourager vos proches à adopter les bons gestes sur la route !

Vous êtes automobilistes ou usagers de mobilités : pour adopter les bons réflexes, découvrez notre nouveau module de formation dédié à la conduite responsable.

Sources