D’après une étude menée par l’institut Ipsos pour l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN), près d’un parent français sur trois utilise le contrôle parental pour géolocaliser son enfant [1]. Une donnée qui pose question, notamment en matière de confiance et de respect de la vie privée. Explications…
Le phénomène prend un peu plus d’ampleur chaque année. De plus en plus de parents géolocalisent en effet leurs enfants à l’aide de différents dispositifs connectés.
Réfutant toute notion de « flicage », ceux qui pratiquent la localisation mettent en avant la sécurité de leurs enfants et le fait de savoir où ils se trouvent en cas de problème ou s’ils ne sont pas joignables.
Fortement médiatisés, les faits divers impliquant la disparition ou l’agression de jeunes enfants et adolescents peuvent renforcer le sentiment d’insécurité, notamment en zone urbaine où les plus jeunes sont plus facilement amenés à se déplacer en autonomie pour aller à l’école ou au collège.
Deux études, réalisées par l’institut Ipsos, évoquent le phénomène de géolocalisation par les parents. La première, publiée en 2022 pour l’OPEN et l’Unaf (Union nationale des associations familiales), indique que 41% des parents ont déjà utilisé un logiciel de surveillance [2]. Parmi eux, seulement 30% l’ont fait en concertation avec leur enfant.
La deuxième étude, publiée en 2024 pour l’OPEN, révèle que 32% des parents utilisent les fonctionnalités du contrôle parental pour géolocaliser leur enfant [1].
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En matière de légalité, le fait de géolocaliser son enfant mineur ne fait pas l’objet d’une interdiction. L’article L.226-1, alinéa 3 du Code pénal dispose ainsi que « Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été accomplis sur la personne d'un mineur, le consentement doit émaner des titulaires de l'autorité parentale » [3].
Les personnes titulaires de l’autorité parentale peuvent ainsi suivre les déplacements de leurs enfants à l’aide d’un dispositif spécifique en toute légalité, à condition que cela ne constitue pas un abus portant atteinte à sa vie privée [3].
Si les parents sont séparés, cette décision doit être prise d’un commun accord entre les deux parties. A défaut, un juge aux affaires familiales doit être saisi [4].
Il faut également garder à l’esprit que les données personnelles recueillies dans le cadre de la géolocalisation sont susceptibles d’être utilisées à des fins commerciales et publicitaires. N’hésitez pas à faire valoir vos droits sur ces données comme vous l’y autorise le RGPD (Règlement général sur la protection des données) [3].
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Il existe plusieurs moyens de géolocaliser son enfant à partir d’un smartphone, à savoir :
- Les applications de géolocalisation sur smartphone
- Les fonctionnalités de géolocalisation intégrées aux smartphones
- La géolocalisation via les réseaux mobiles et les opérateurs
- Les applications de contrôle parental avec géolocalisation
- La géolocalisation via les réseaux sociaux
Il existe aussi différentes possibilités techniques pour les enfants qui ne seraient pas équipés d’un smartphone, par exemple :
- Une montre GPS pour enfant ;
- Un traceur GPS ou connecté à un smartphone à glisser dans le sac à dos ou les vêtements.
La surveillance des enfants à distance permise par la technologie n’est pas sans conséquences sur les relations intrafamiliales. Si l’argument sécuritaire avancé par la plupart des parents peut s’entendre, il est nécessaire de maintenir le dialogue et d’impliquer les enfants dans la discussion autour de ces pratiques.
Le respect de la vie privée doit rester une priorité. En tant que parents, vous devez garder en tête que, pour votre enfant, le fait d’apprendre que vous l’avez géolocalisé sans le prévenir peut être violent. Il est ainsi important d’obtenir son consentement si vous souhaitez mettre en place ce type de dispositif afin de ne pas rompre la confiance entre vous et lui.
