Microplastiques : quels dangers pour la santé et comment les éviter

Microplastiques : leurs conséquences sur la santé et sur l’environnement

Alors que de grands groupes agroalimentaires se font épingler pour la présence de plastique dans l’eau embouteillée, les chercheurs se penchent de plus en plus sur ce sujet. Leurs objectifs : mieux comprendre et proposer des mesures pour réduire l'exposition aux microplastiques afin de protéger la santé humaine et les écosystèmes. AXA Prévention fait le point sur les dernières avancées scientifiques et vous partage les bonnes pratiques à mettre en place pour limiter notre dépendance et notre expo-sition au plastique.

Microplastiques : leurs conséquences sur la santé et sur l’environnement

Alors que de grands groupes agroalimentaires se font épingler pour la présence de plastique dans l’eau embouteillée, les chercheurs se penchent de plus en plus sur ce sujet. Leurs objectifs : mieux comprendre et proposer des mesures pour réduire l'exposition aux microplastiques afin de protéger la santé humaine et les écosystèmes. AXA Prévention fait le point sur les dernières avancées scientifiques et vous partage les bonnes pratiques à mettre en place pour limiter notre dépendance et notre expo-sition au plastique.

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Le chiffre

Un adulte inhale / ingère en moyenne entre 39 000 et 52 000 particules de plastique par an, soit environ 5 grammes de plastique par semaine, l’équivalent d'une carte de crédit. [1]

Les impacts des microplastiques sur la santé

Les risques cardiovasculaires

Elle révèle la présence de polluants plastiques chez plusieurs patients et les risques associés pour leur santé. Sur un échantillon de 260 personnes devant subir une opération chirurgicale, 60% présentaient des microplastiques - dont la taille est inférieure à 5 mm - ou des nanoplastiques - moins d’un micromètre - dans une artère principale. Les chercheurs ont constaté que ces patients étaient 4,5 fois plus susceptibles de subir une crise cardiaque, un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) voire de décéder dans les 3 ans suivant l'opération, par rapport aux patients dont les artères étaient exemptes de plastique.

Ces « micro » et « nano » plastiques peuvent aussi être responsables d’une réaction inflammatoire. Ils libèrent alors des dépôts graisseux et obstruent potentiellement les vaisseaux sanguins.

Les effets sur la reproduction

Une autre étude, publiée dans la revue scientifique PNAS, a révélé la présence inquiétante de particules de plastique dans l'eau en bouteille. Grâce à une nouvelle technique utilisant des lasers, les chercheurs ont découvert en moyenne 240 000 fragments de plastique par litre d'eau, soit jusqu'à 100 fois plus que ce qui avait été estimé par le passé.

Les nanoplastiques sont particulièrement préoccupants, car ils peuvent pénétrer dans le système sanguin et atteindre le cerveau, le cœur, et même impacter le système reproductif. Les résultats ont montré que chaque litre d'eau contenait entre 110 000 et 370 000 particules, principalement des nanoplastiques de nylon et de polytéréphtalate d'éthylène (PET), provenant probablement des filtres en plastique utilisés pour purifier l'eau.

Malgré les risques potentiels associés à la présence de ces microplastiques dans l’eau, les chercheurs rappellent l’importance de rester bien hydraté et donc de consommer de l’eau en bouteille ou du robinet.

Les impacts des microplastiques sur l’environnement

En 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. [2]

Les déchets plastiques sont omniprésents dans l’environnement : dans l’air, dans l’eau et dans les sols. Ils constituent une réelle menace pour les organismes marins et la santé des écosystèmes. Les animaux marins ont en effet tendance à les confondre avec de la nourriture, ce qui peut entraîner des blocages digestifs, des maladies, et même leur mort. Ces microplastiques peuvent aussi absorber et transporter des substances chimiques toxiques, telles que les Polluants Organiques Persistants (POP) comme les pesticides, qui peuvent alors contaminer la chaîne alimentaire et avoir des effets sur la santé humaine.

Aujourd’hui, on connaît leur toxicité et pourtant, la production de plastique continue de croître. L’enjeu des prochaines années est donc de la réduire et de mettre en œuvre des mesures de gestion efficaces pour limiter la présence des microplastiques.

>>Pour aller plus loin, découvrez notre article AXA Prévention sur la préservation de la biodiversité

Comment limiter l’exposition aux microplastiques ?

Les plastiques les plus cités dans les études sont le polyéthylène et le PVC. On les retrouve principalement dans les emballages alimentaires et dans les sacs en plastique.

Pour réduire votre exposition, vous pouvez mettre en place un certain nombre de bonnes pratiques :

  • préférez l’eau du robinet à l’eau en bouteille ;
  • filtrez l’eau du robinet (charbon de bois, perles de céramique, filtre installé directement sur le robinet, purificateur d’eau…) ;
  • choisissez des boissons dans des contenants en verre ;
  • équipez-vous d’une gourde réutilisable en inox ou en verre ;
  • achetez en vrac au maximum ;
  • apportez vos propres sacs en tissu et contenants en verre chez vos commerçants ou dans votre magasin de vrac ;
  • refusez tout ce qui est en plastique jetable (couverts, pailles, contenants à emporter…) ;
  • évitez les plastiques jetables ou à usage unique (sacs de courses, emballages, sacs de congélation…) ;
  • La dégradation d’un seul sac en plastique peut durer 1000 ans. [3]
  • recyclez ;

>>Pour en savoir plus, consultez notre article sur le recyclage et nos conseils pour bien trier.

Par ailleurs, les plastiques ne sont pas uniquement présents dans la cuisine. Ils ont aussi envahi nos salles de bains : bouteilles de gel douche, shampooings, dentifrice, cosmétiques…

Essayez les produits d’hygiène solides et vous limiterez ainsi votre exposition. Quelques idées ?

  • Vous pouvez troquer votre tube de dentifrice contre un dentifrice dans un contenant en verre consigné.
  • Pour les produits de beauté, testez leurs équivalents naturels. Par exemple, les exfoliants, qui sont composés de petites perles de plastique terminant souvent leur course dans l’océan, peuvent être remplacés par du sucre, de l’argile ou encore du sel.

Se prémunir individuellement contre l’exposition aux microplastiques et aux nanoplastiques implique donc une vigilance soutenue, dans chaque aspect de la vie quotidienne, mais passe aussi par des gestes simples et accessibles à chacun. Et si c’était le moment de réfléchir à de nouvelles habitudes de consommation ?

Sources

[1] Dernier rapport Future Brief de la Commission européenne sur les nanoplastiques

[2] Parlement Européen - Plastic in the ocean: the facts, effects and new EU rules | News | European Parliament (europa.eu)

[3] https://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1196437/