L'hiver apporte son lot de moments chaleureux, mais aussi des défis en matière de sécurité domestique. AXA Prévention vous accompagne pour faire de votre maison un cocon sûr et confortable : ensemble, adoptons les bons gestes pour un hiver serein, où vigilance rime avec tranquillité d'esprit.
Partageons avant tout une certitude relayée par l’ensemble des acteurs de l’énergie : bien chauffer son logement, c’est d’abord bien l’isoler, afin de limiter les pertes d’énergie et par extension, diminuer les risques associés au chauffage.
Le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France. Ce gaz inodore et incolore est produit par une combustion incomplète, quel que soit le combustible utilisé (bois, gaz, charbon, essence, etc.).
Chaque année, les autorités sanitaires sont alertées à propos de 1 300 épisodes d’intoxications au CO, survenus par accident.
Au total, ce sont près de 3000 personnes concernées annuellement. [1].
Ces chiffres alarmants soulignent l'importance de la prévention et de l'entretien régulier des appareils de chauffage.
Pour réduire les risques d'intoxication au monoxyde de carbone et d'incendie, de nouvelles obligations d'entretien ont été mises en place [2]:
Chaudières à combustible : un entretien annuel est obligatoire, quel que soit le type de combustible utilisé (gaz, fioul, bois).
Cheminées et inserts : L'article L. 2213-26 du Code général des collectivités territoriales impose un ramonage annuel, voire deux fois par an pour les installations au fioul, bois et charbon dans certaines préfectures. Renseignez-vous auprès de votre mairie pour connaître la réglementation applicable à votre logement.
Poêles à bois et à granulés : un ramonage annuel est obligatoire, à réaliser de préférence avant la saison de chauffe.
Conduits de fumée : ils doivent être vérifiés et nettoyés au moins une fois par an.
En cas de remplacement d’une chaudière ou d’installation d’une nouvelle chaudière, le premier entretien doit être effectué au plus tard au cours de l’année civile suivant le remplacement ou l’installation.
Ces entretiens doivent être réalisés par un professionnel qualifié qui vous remettra une attestation d'entretien à conserver précieusement, pendant 2 ans au minimum.
Le saviez-vous ?
Le certificat de ramonage, remis par un professionnel qualifié par l'Organisme Professionnel de Qualification et de Classification du Bâtiment, est indispensable pour bénéficier des garanties de votre assurance habitation en cas de sinistre.
>> Pour tout savoir sur la réglementation suivez le lien ! et téléchargez la fiche pratique mise à disposition par le gouvernement ici.
>> Vous êtes locataire ? Voici également les règles et obligations à respecter selon la loi.
Au-delà des obligations légales, voici quelques conseils essentiels pour réduire les risques liés au chauffage :
- aérez quotidiennement votre logement, au moins 10 minutes par jour, même en hiver.
- faites vérifier vos installations par un professionnel avant la saison de chauffe.
- n'obstruez jamais les grilles de ventilation de votre logement.
- n'utilisez jamais de façon prolongée des appareils de chauffage d'appoint à combustion.
- pour vous chauffer, bannissez l’usage des appareils non destinés à cet effet (cuisinière, brasero, etc.).
Soyez vigilants : les symptômes d'une intoxication au monoxyde de carbone peuvent être trompeurs et facilement confondus avec d'autres affections.
Il est crucial de les connaître pour réagir rapidement :
- maux de tête : le symptôme le plus fréquent
- vertiges ou sensation de faiblesse musculaire
- troubles digestifs : nausées, vomissements (sans diarrhée), douleurs abdominales
- autres symptômes possibles : difficultés respiratoires, malaise, troubles de la vision, difficultés de concentration, troubles du comportement, douleurs thoraciques, confusion, convulsions
Parce qu’il est important de bien connaitre les risques pour mieux se protéger : gardons en tête que dans les cas graves, l'intoxication peut conduire au coma et au décès par défaillance cardiorespiratoire, parfois en quelques minutes…
Quand suspecter une intoxication au CO ?
Le diagnostic d'intoxication au CO doit être envisagé lorsque :
- les symptômes touchent plusieurs personnes dans un même lieu
- les symptômes s'atténuent ou disparaissent en quittant le lieu
- un animal de compagnie présente un comportement anormal
Suspicion d'intoxication : la marche à suivre…
En cas de suspicion d'intoxication chronique au monoxyde de carbone, consultez votre médecin traitant. Il pourra vérifier vos symptômes, prescrire un bilan médical et mesurer le taux de CO dans l'air expiré à l'aide d'un détecteur de monoxyde de carbone.
En cas de doute, aérez immédiatement, évacuez les lieux et appelez les secours (112, 18 ou 15). Une prise en charge rapide est essentielle pour éviter des conséquences graves.
>> Santé et qualité de l’air intérieur : un article pour aller plus loin…
Focus sur les populations particulièrement fragiles :
- les femmes enceintes : l'intoxication est particulièrement grave pour le fœtus
- les nouveau-nés et nourrissons : risque accru et symptômes souvent atypiques (refus de téter, pleurs inexpliqués, torpeur, convulsions)
- les personnes âgées : les symptômes peuvent être attribués à tort à l'âge
Entre 2014 et 2020, les intoxications au monoxyde de carbone chez les nourrissons de moins de 1 an ont représenté 12 % des passages aux urgences et 33 % des hospitalisations en réanimation pour intoxication [3].
Bien qu'ils ne soient pas obligatoires en France, les détecteurs de monoxyde de carbone peuvent constituer une protection supplémentaire. Cependant, ils ne remplacent en aucun cas l'entretien régulier de vos appareils et une bonne ventilation de votre logement.
Si vous optez pour un détecteur, choisissez un modèle conforme à la norme européenne EN 50291 et suivez scrupuleusement les instructions d'installation et d'entretien du fabricant.
Bon à savoir
Les détecteurs utilisables dans votre logement sont vendus dans le commerce (grandes surfaces, magasins de bricolage).
[1] https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/batiments/article/intoxications-au-monoxyde-de-carbone