Naturellement présents dans notre environnement, les champs électromagnétiques font débat quant à leur impact sur les êtres vivants. Car c’est un fait : la multiplication des appareils connectés augmente notre exposition et constitue pour certains une source d’inquiétude. Mais qu’en est-il vraiment ?
Les ondes ou champs électromagnétiques transportent de l’énergie et se caractérisent par leur fréquence, en Hertz, correspondant au nombre d’oscillations du champ électromagnétique en une seconde [1].
Il existe deux sortes de champs électromagnétiques auxquels nous sommes exposés :
- Les champs d’origine naturelle (champ magnétique terrestre, foudre, rayonnements ultraviolets et lumière du soleil…) ;
- Les champs liés à l’activité humaine.
Ces derniers se répartissent en différentes catégories, à savoir :
- Les champs électromagnétiques basses fréquences et statiques (compris entre 0 et 10 kHz), issus des appareils électroménagers et des câbles électriques (haute tension, électricité domestique…) ;
- Les champs électromagnétiques radiofréquences (de 10 kHz à environ 300 GHz), issus des émetteurs Wi-Fi, de radio, de télévision ou de la téléphonie mobile, ainsi que des dispositifs de communication sans contact (RFID) ;
- Les champs électromagnétiques utilisés dans le cadre de l’industrie et du secteur médical, tels que l’imagerie, l’aviation (radars), les fours à induction…
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Bluetooth, Wi-Fi, smartphones, voitures électriques, objets connectés en tout genre… Le développement exponentiel des nouvelles technologies a considérablement augmenté le niveau d’exposition des humains aux ondes électromagnétiques.
L’exposition à des champs basses fréquences de forte intensité – notamment observés dans l’industrie – peut avoir un impact sur la stimulation des tissus nerveux et de la rétine. De même, l’exposition à des niveaux élevés d’ondes électromagnétiques radiofréquences peut entrainer un « effet thermique », c’est-à-dire un échauffement de la peau, voire des tissus internes.
Concernant les champs électromagnétiques basses fréquences présents dans notre environnement quotidien, il n’existe aucun lien de causalité entre leur exposition et des effets sur la santé. Des interrogations subsistent cependant sur le lien entre une exposition prolongée à des lignes à très haute tension et des cas de leucémie infantile ou des maladies neurodégénératives [1].
« L’électrohypersensibilité » (EHS) ou hypersensibilité électromagnétique désigne, chez certaines personnes, l’apparition de symptômes tels que des maux de tête ou des troubles du sommeil, attribués aux ondes électromagnétiques.
Pour le moment, aucune étude scientifique n’a permis de confirmer le lien entre l’exposition aux ondes et les symptômes, même si ces derniers correspondent à une réalité vécue. L’ANFR recommande ainsi à la communauté scientifique de poursuivre les travaux sur le sujet, notamment en prenant mieux en compte les conditions de vie des personnes qui se déclarent EHS [1].
L’exposition du public aux champs électromagnétiques est encadrée par la recommandation européenne du 12 juillet 1999. En France, le décret n°2022-775 du 3 mai 2002 détermine le niveau maximum global d’exposition de la population aux ondes électromagnétiques [2].
Les valeurs limites règlementaires varient entre 28 V/m (volts par mètre) et 87 V/m, selon les fréquences des ondes électromagnétiques dans la bande 100 kHz – 6 GHz. Dans le cadre d’une étude réalisée en 2022 comptant plus de 2700 lieux de mesure en France, le niveau d’exposition global médian constaté était de 0,38 V/m, très nettement en deçà des limites légales. 73% des niveaux d’exposition étaient d’ailleurs inférieurs à 1 V/m. Les niveaux les plus élevés sont enregistrés à l’extérieur des logements, en milieu urbain [3].
Sur le territoire français, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) est chargée des autorisations d’implantation des sites radioélectriques, ainsi que du contrôle de l’utilisation des fréquences [5].
Pour le grand public, l’ANFR assure plusieurs missions d’importance, par exemple :
- La surveillance de l’exposition du public aux ondes et du respect des valeurs limites ;
- La conformité des équipements radio et des différents terminaux mis en vente sur le marché ;
- La protection et la réception de la TNT sur l’ensemble du pays.
Comment obtenir une mesure des ondes électromagnétiques ?
Qu’il s’agisse de son lieu d’habitation ou d’un lieu public, chaque individu a la possibilité de demander gratuitement une mesure des ondes électromagnétiques auprès de l’ANFR. Il suffit de remplir un formulaire de demande accessible en ligne et de le faire parapher par un organisme habilité (collectivité territoriale, ARS…). Mandaté par l’ANRF, un technicien d’un laboratoire indépendant réalisera la mesure. Vous pouvez ainsi connaître votre niveau global d’exposition ou obtenir un relevé précis par service (Wi-Fi, télévision, téléphone, radio…).
L’Anses préconise toutefois différentes astuces permettant de limiter son exposition aux ondes émises par les téléphones mobiles (radiofréquences), à savoir [1] :
- Utiliser un kit mains-libres ;
- Téléphoner dans de bonnes conditions de réception ;
- À l’achat, privilégier les téléphones proposant les débits d’absorption spécifiques (DAS) les plus faibles ;
- Limiter l’accès des enfants au téléphone mobile.
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La santé environnementale est au cœur des préoccupations de nombreux Français, dans le cadre de la transition écologique, comme le démontre une enquête exclusive réalisée pour AXA Prévention.