Papillomavirus : s’en prémunir, se vacciner

Les virus connus sous l’abréviation HPV (pour papillomavirus humains), font l’objet d’une sensibilisation et d’une vigilance accrues.

Papillomavirus : s’en prémunir, se vacciner

Les virus connus sous l’abréviation HPV (pour papillomavirus humains), font l’objet d’une sensibilisation et d’une vigilance accrues.

Ils sont à l’origine de cancers évitables, et la vaccination est désormais possible dès la préadolescence, pour les filles comme pour les garçons. Le point sur les papillomavirus humains, et comment s’en prémunir.

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C’est le nombre de nouveaux cancers attribuables aux papillomavirus humains, chaque année en France. [1]

Papillomavirus humains (HPV) : de quoi parle-t-on ?

Comme leur nom l’indique, les papillomavirus ou HPV constituent une famille de virus humains, dont il existe près de 200 types différents.

Si la grande majorité d’entre eux ne cause aucun symptôme, ou peut provoquer des anomalies transitoires qui disparaissent spontanément, entre 12 et 20 types de papillomavirus pourraient générer des lésions précancéreuses, et déclarer un cancer 10 à 20 ans plus tard. [1, 2]

L’exposition aux papillomavirus humains est généralisée, puisque 80 % des personnes y sont exposés au cours de leur vie sexuelle, par contact avec des parties génitales.

Dans ce contexte, la prévention collective et à grande échelle constitue un enjeu de santé publique. L’Assemblée mondiale de la santé prévoit un objectif de 90 % de filles vaccinés contre les papillomavirus humains avant 15 ans et de 70 % des femmes de 35 et de 45 ans, dans le monde. [5]

Risques associés aux papillomavirus humains

Les risques de cancers associés aux papillomavirus humains touchent toutes les régions du monde et concernent les personnes de tous genres et toutes orientations sexuelles. [3, 4]

Parmi les maladies induites par les papillomavirus chez les femmes comme chez les hommes, on retrouve :

  • les verrues ano-génitales, également appelées condylomes ;
  • les lésions précancéreuses du col de l’utérus, de la vulve, du vagin ou de l’anus pouvant évoluer vers un cancer ;
  • les cancers du col de l’utérus, de l’oropharynx, de l’anus, du pénis, de la vulve et du vagin. [1]

En France, les cancers du col de l’utérus liés aux papillomavirus causent 1 100 décès chaque année et les cancers de l’anus associés aux HPV touchent 1 500 personnes par an. Pour s’en prémunir, les principaux moyens de prévention sont la vaccination et le dépistage. [1]

>> Lire notre article sur l’évolution des cancers en France

Se protéger des papillomavirus humains : l’importance de la vaccination

La vaccination contre les papillomavirus est recommandée en France pour les filles comme pour les garçons entre l’âge de 11 et de 14 ans, ou bien en « rattrapage » jusqu’à 19 ans. [3] Les enfants et jeunes en attente de transplantation, transplantés ou atteints du VIH sont considérés comme publics prioritaires pour la vaccination. [1]

En pratique depuis plus de 10 ans, la vaccination contre les papillomavirus humains aurait permis de réduire de plus de 51% les lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les moins de 19 ans. [3]

L’état des connaissances étant récent, il existe encore de nombreux présupposés sur les papillomavirus. Pour lutter contre les idées reçues, il est important de signaler que :

  • la vaccination est complètement remboursée par l’Assurance maladie, qui considère le vaccin sûr et sans lien avec la survenue de maladies auto-immunes [3, 5] ;
  • c’est s’il est appliqué avant la première infection que le vaccin démontre la meilleure protection - il est donc recommandé de vacciner les jeunes avant le démarrage de leur vie sexuelle ;
  • le préservatif ne remplace pas la vaccination - le papillomavirus se propage par simple contact entre les parties génitales, y compris celles qui ne sont pas intégralement couvertes par un préservatif. [6]

>> En savoir plus sur les infections sexuellement transmissibles

Prévenir les papillomavirus humains : bonnes pratiques et dépistages

En sus de la vaccination, le dépistage des infections à papillomavirus – connu sous le nom de « frottis », est le moyen le plus efficace pour prévenir les cancers associés, et intervenir pour le traitement de lésions précancéreuses. [4]

Le dépistage et le traitement de lésions précancéreuses du col de l’utérus en particulier, permettent de traiter 30 000 cas chaque année en France. Outre la prévention du cancer, ce dépistage permet de prendre en compte des risques potentiels en cas de grossesse comme celui d’un accouchement prématuré. [1]

À noter : le dépistage concerne les femmes et personnes transgenres entre 25 et 65 ans, même si elles n’ont pas été vaccinées. [2]

En synthèse, c’est la prévention précoce contre le papillomavirus et la vaccination qui permettent aujourd’hui de se prémunir contre bien des cancers, à l’âge adulte.

Sources