Polluants éternels : mieux les connaitre pour les éviter

Polluants éternels : consommer responsable, c’est aussi protéger sa santé !

On les appelle « substances per et polyfluoroalkylées ». Derrière cette dénomination scientifique se cache un véritable problème de société : les polluants éternels.

Polluants éternels : consommer responsable, c’est aussi protéger sa santé !

On les appelle « substances per et polyfluoroalkylées ». Derrière cette dénomination scientifique se cache un véritable problème de société : les polluants éternels.

Nocifs pour la planète, mais également préoccupants pour la santé humaine, on les retrouve dans de nombreux produits de consommation courante… et malheureusement, jusque dans notre assiette. Comment consommer plus responsable tout en protégeant sa santé ? Le point sur la définition et les enjeux des « polluants éternels ».

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4 000

C’est le nombre de nombre de composés chimiques actuellement reconnus comme polluants éternels [1]

Polluants éternels : qui sont-ils, où sont-ils ?

Les polluants éternels, également connus sous l’acronyme PFAS, sont une famille de substances toxiques, produites par l’être humain dans le cadre de l’activité industrielle, et qui ne disparaitront pas de la surface de la planète avant des centaines d’années [1, 2].

En 2023, le projet Forever Pollution a référencé 20 usines chimiques en Europe à l’origine de la contamination de 21 500 sites, de part l’utilisation de polluants éternels dans la fabrication de plastiques, vernis, textiles, pesticides, notamment. [2]

Mais au-delà des sites industriels, les polluants éternels se retrouvent surtout dans notre maison. On les rencontre partout : dans les emballages en papier et carton alimentaires, l’isolant des câbles électriques, certains produits ménagers comme les produits antitache et les imperméabilisants, les poêles antiadhésives, les produits de bricolage ou encore les cosmétiques. [5]

Certains pesticides encore autorisés contiennent aussi des polluants éternels. Ainsi, les fruits et légumes contenant des pesticides aux résidus de polluants éternels ont augmenté de 220% en 10 ans dans l’Union européenne. [9]

Polluants éternels : des effets sur l’environnement

dégradent pas. Bien au contraire : ils circulent et imprègnent les sols, l’eau, l’air, l’alimentation, bien au-delà du produit dans lequel ils étaient logés, à l’origine. [3]

On les retrouve ainsi dans la chaîne alimentaire, les rivières, les nappes phréatiques. En France par exemple, les secteurs de la Seine, la Meuse, le Nord, la Bretagne et la côte Méditerranéenne réunissent autant de nappes phréatiques contaminées par les polluants éternels. [8]

Polluants éternels : risques pour la santé humaine

Une fois dans l’environnement, les polluants éternels passent dans le corps humain. Si l’ingestion est possible par voie respiratoire ou via le contact avec les produits concernés, la principale source d’exposition se trouve dans l’alimentation, notamment l’ingestion d’œufs, poissons et viande, et la consommation d’eau courante. [3] En pénétrant l’eau et les sols, les polluants éternels sont ingérés par les animaux et contaminent ainsi toute la chaîne alimentaire.

Une fois ingérés, ces éléments chimiques sont toxiques notamment pour le foie, les reins, la reproduction, et le développement du fœtus en cas d’exposition lors de la grossesse. [3] Certains polluants éternels ont été classés cancérigènes. [4]  Enfin, le lien a été prouvé entre les polluants éternels et certaines conditions de santé comme le diabète, la diminution de la réponse immunitaire à la vaccination ou la baisse du poids de naissance. [5]

Plusieurs études ont démontré la contamination des Français et Françaises aux composés perfluorés. [3] À ce sujet, une étude sur la population générale sera menée à partir de 2024, mais ses résultats ne seront connus qu’en 2028. [5]

Protéger contre les polluants éternels

Malgré ces dangers, seuls quelques polluants éternels sont aujourd’hui régulés par une législation française ou européenne.

Dans ce contexte, la France a adopté un plan d’action PFAS contre les polluants éternels pour 2023-2027. Il vise notamment à mettre en place des normes, à pousser au niveau européen une interdiction de mise sur le marché des polluants éternels, à agir sur les émissions au niveau industriel, et à réduire l’exposition des personnes, en particulier à travers l’eau potable. [6]

De plus, une proposition de loi « visant à protéger la population des risques liés aux substances per- et polyfluoroalkylées » a été déposée en février 2024. Elle sera débattue et éventuellement votée courant 2024. [7]

Limiter son exposition aux polluants éternels : les bonnes pratiques

Certaines bonnes pratiques de consommation responsable peuvent contribuer à limiter – sans pour autant l’éviter - l’exposition aux polluants éternels. [10, 11]

  • Bannir les produits non indispensables contenant des polluants éternels, comme les ustensiles de cuisine à revêtement antiadhésif, les sprays imperméabilisants, les tissus antitaches, etc.
  • Limiter les produits emballés, en particulier pour les aliments.
  • Privilégier les cosmétiques labellisés Comébio, qui interdisent l’usage des polluants éternels.

>> Lire notre article sur les labels.

>> Lire notre article sur l’Ultra Fast Fashion

  • Ne pas arroser son potager ou nourrir les animaux avec l’eau du puits.
  • Réduire sa consommation d’œufs, produits laitiers, viandes et poissons, qui sont les aliments les plus contaminés.
  • Recycler ou jeter les emballages et produits dans les containers adaptés.
  • Filtrer l’eau du robinet (carafe, charbon actif ou osmose inverse…).
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Le saviez-vous ?

Pour une consommation plus sûre, il est également possible d’installer l’application SCAN4CHEM. Totalement gratuite, elle donne des informations sur les substances dangereuses en scannant le code barre d’un produit.

Sources

[1] ANSES, https://www.anses.fr/fr/content/pfas-des-substances-chimiques-dans-le-collimateur

 [2] Forever Pollution Project, https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-explorez-la-carte-d-europe-de-la-contamination-par-les-pfas_6162942_4355770.html

[3] Inspection générale de l’environnement et du développement durable, https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/289055.pdf

[4] Quotidien du médecin, https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/cancerologie/un-pfas-classe-cancerogene-par-le-centre-international-de-recherche-sur-le-cancer

[5] DREAL Auvergne Rhône Alpes, https://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/pfas-ce-qu-il-faut-savoir-a23560.html

[6] Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/22261_Plan-PFAS.pdf

[7] Assemblée nationale, https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/dossiers/proteger_population_risques_pfas

[8] Vie publique, https://www.vie-publique.fr/en-bref/289119-polluants-eternels-les-pfas-un-defi-pour-la-sante-et-lenvironnement

[9] Le Parisien, https://www.leparisien.fr/environnement/pesticides-des-polluants-eternels-toujours-plus-presents-en-europe-dans-les-fruits-et-legumes-selon-des-ong-27-02-2024-TGQWJCKCZVEMRDSQ2ZGJRXRZL4.php?ts=1710159212712

[10] Que choisir, https://www.quechoisir.org/enquete-pfas-des-polluants-eternels-omnipresents-n117666/

[11] Ecoconso, https://www.ecoconso.be/fr/content/comment-se-proteger-des-pfas

[12] Ineris, https://www.ineris.fr/fr/risques/dossiers-thematiques/substances-chimiques-consommation-scan4chem-accompagne/scan4chem