Si le lien entre environnement et cancer est établi, la recherche continue à étudier plus précisément l’impact de l’environnement sur le risque de développer un cancer. [1] Les recommandations en matière de prévention du cancer incluent donc, de plus en plus, l’exposition aux risques environnementaux.
5 à 10 %
C’est la part de cancers attribuables à des facteurs environnementaux « stricto sensu » [1]
Air, eau, sols : tous les contextes peuvent exposer à des agents cancérogènes, par inhalation, contact ou ingestion. Des substances qui peuvent favoriser voire provoquer l’apparition de certains cancers.
Parmi les agents cancérogènes présents dans l’environnement, on retrouve [2] :
- les agents physiques, comme les radiations UV liées au soleil ;
- les agents chimiques, tels que l’amiante au travail ou à la maison, ou le benzène dans les produits de consommation courante ;
- les agents biologiques, sous la forme de virus ou de parasites.
En chiffres, on estime que 3 % des cancers sont liés aux rayonnements UV, et 0,4 % aux particules fines. [3]
Mais le lien entre santé et environnement ne se limite pas aux risques de cancers, et constitue un champ de recherche appelé la santé environnementale.
Pour rester informé, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classifie une centaine d’agents cancérogènes potentiels ou avérés, et les associe avec les typologies de cancers risqués en cas d’exposition. Quelques exemples. [4]
- Les particules fines de la pollution atmosphérique touchent les voies respiratoires et sont impliquées dans le cancer du poumon.
- Les polychlorobihényles (PCB), issus des rejets industriels dans les rivières, sont notamment associés au cancer de la peau. On recommande ainsi de limiter la consommation de poisson d’eau douce [5].
- L’amiante est cité à de nombreuses reprises à l’origine de nombreux cancers.
D’autres facteurs environnementaux sont également démontrés de longue date. C’est le cas par exemple :
- des polluants éternels qui, en pénétrant l’eau et les sols, contaminent la chaîne alimentaire et peuvent être cancérogènes en cas d’ingestion ;
- des pesticides, invoqués à long terme dans des cas de cancers du sein et de l’appareil reproducteur ;
- de l’impact du cadmium dans le cancer broncopulmonaire.
Le lien entre environnement et cancer n’est pas seulement une question de risque individuel de santé, mais bien une question de santé publique.
On appelle ainsi « fardeau environnemental » les risques posés par les facteurs professionnels et environnementaux pour la santé et le fait qu’ils contribuent à certaines maladies.
Le cancer n’est pas absent de ce fardeau. L’Agence de santé publique nationale détermine ainsi que l’un des couples maladie-facteur de risque environnemental concerne les cancers de la trachée, des bronches et du poumon, liés à l’exposition professionnelle à l’amiante, l’exposition à la pollution ambiante aux particules fines (PM2,5) et l’exposition au radon résidentiel.
Santé Publique France estime que 4 cancers sur 10 pourraient être évités en modifiant les modes de vie et en réduisant l’exposition à certains facteurs de risque. Cela concerne également les facteurs environnementaux.
Outre le fait de ne pas fumer, éviter l’alcool, avoir une alimentation équilibrée et pratiquer une activité physique, les mesures de prévention contre le cancer concernent aussi les questions environnementales et notamment [5, 6] :
- pratiquer une activité physique, qui implique également de tenir compte des pics de pollution ;
- se protéger des ultraviolets et éviter l’exposition au soleil ;
- réduire son exposition aux pesticides y compris à travers l’alimentation.
Des mesures de prévention qui concernent aussi la lutte contre le cancer du sein rappelée chaque année par la campagne Octobre rose. Les cancers du sein peuvent en effet également être liés à des agents cancérogènes présents dans l’environnement tels que l’oxyde d’éthylène et les polychlorobiphényles (PCB). [4]
Et si c’était aussi l’occasion de rappeler que le dépistage fait également partie de la prévention ? Pour ne rater aucune date de contrôle, rendez-vous chez votre médecin traitant.
