Santé mentale des enfants : repérer les signes pour agir tôt

Santé mentale des enfants : repérer les signes pour agir tôt

La santé mentale des enfants préoccupe, à juste titre, parents et professionnels de l’éducation et de l’enseignement. Un sujet d’actualité pendant la période de rentrée… mais aussi toute l’année !

Santé mentale des enfants : repérer les signes pour agir tôt

La santé mentale des enfants préoccupe, à juste titre, parents et professionnels de l’éducation et de l’enseignement. Un sujet d’actualité pendant la période de rentrée… mais aussi toute l’année !

Les chiffres montrent une hausse des troubles psychiques chez les jeunes, souvent sous-estimés ou méconnus. Pourtant, une prise en charge précoce permet de limiter l’impact de ces troubles sur leur vie quotidienne. Explorons les signes à surveiller, et les meilleures façons de promouvoir le bien-être mental chez les enfants.

Santé mentale des enfants : des troubles psychiques plus nombreux

L’impact de la pandémie sur la santé mentale des jeunes

Selon les chiffres les plus récents, près d'un enfant sur six a eu besoin de soins en santé mentale entre 2020 et 2021, période marquée par la pandémie de Covid-19. [1] Cette crise a significativement amplifié les troubles psychosociaux chez les jeunes, exacerbant l'anxiété, la dépression et d'autres formes de détresse mentale, notamment en raison de l'isolement et des changements dans la routine scolaire et sociale.

Les enfants âgés de 3 à 17 ans ont particulièrement souffert de difficultés psychosociales, avec près de 10 % présentant des troubles dans cette tranche d’âge. [1]

Des troubles en hausse : anxiété, dépression et psychotropes

Les adolescents ne sont pas en reste. Selon l'enquête EnCLASS de 2022, bien que 86 % des collégiens et 84 % des lycéens se déclarent en bonne santé, seule la moitié présente un bon niveau de bien-être mental.

Environ un jeune sur cinq rapporte des symptômes dépressifs, et les conduites suicidaires préoccupent de plus en plus. [2]

>> Pour aller plus loin, consultez notre article dédié à la prévention du suicide chez les jeunes adultes

La surconsommation de médicaments psychotropes chez les jeunes Français, en constante augmentation, est également un signe alarmant : entre 2010 et 2021, les prescriptions d'antidépresseurs chez les mineurs ont bondi de plus de 60 %, tandis que celles d’hypnotiques ont augmenté de 155 %. [3]

Assurer la sécurité émotionnelle : la clé d'un développement serein

Pour qu’un enfant puisse explorer le monde et développer sa confiance en lui, il a besoin d’un environnement stable et rassurant à la maison comme à l’école. Ce cadre sécurisant lui permet d’aborder les défis avec sérénité et de s’engager dans ses apprentissages sans anxiété. Concrètement, comment créer un environnement serein ?

  • Offrir un cadre prévisible, avec des routines régulières comme des heures fixes pour les repas et le coucher, donne à l'enfant un repère fiable. Cette stabilité aide à réduire les angoisses et permet à l’enfant de se sentir en confiance pour affronter ce qui l'entoure.
  • Votre présence joue également un rôle fondamental. Les moments simples mais significatifs, comme un câlin après une journée difficile ou des échanges sincères, montrent à votre enfant qu'il peut compter sur vous. Cette assurance contribue à construire une base émotionnelle solide.
  • Permettre à l’enfant de faire des choix adaptés à son âge tout en offrant un soutien constant renforce son sentiment de sécurité. Par exemple, choisir ses vêtements ou décider de certaines activités dans un cadre structuré lui donne un sentiment de contrôle et d’autonomie, tout en restant dans un environnement sûr.
Développer les compétences émotionnelles : préparer votre enfant à la résilience…

En aidant votre enfant à reconnaître, exprimer et gérer ses émotions de manière positive, vous lui donnez les outils nécessaires pour faire face aux défis de la vie avec résilience.

Ces compétences émotionnelles sont non seulement bénéfiques pour son bien-être quotidien, mais elles le préparent aussi à naviguer dans les moments difficiles avec calme. Quelques pistes ?

  • Encouragez votre enfant à exprimer ses émotions, en créant un espace où il se sent à l'aise pour parler de ce qu’il ressent, qu’il s’agisse de joie, de frustration ou de tristesse. Des activités comme le dessin ou l’écriture peuvent également offrir des moyens supplémentaires pour exprimer des émotions de façon créative et non verbale.
  • Introduisez des stratégies de gestion du stress dans le quotidien de votre enfant. Des techniques simples comme la respiration profonde ou des moments de calme peuvent être enseignées dès le plus jeune âge. Vous pouvez intégrer ces pratiques dans votre routine quotidienne, par exemple avant de dormir ou après des situations stressantes, pour aider votre enfant à se recentrer et à gérer ses émotions de manière constructive.
  • Les jeux et les activités éducatives jouent aussi un rôle important. Choisissez des jeux qui mettent l’accent sur la résolution de problèmes ou la gestion des émotions. Par exemple, les jeux de rôle où l’enfant peut explorer différentes réactions à des situations peuvent l'aider à comprendre comment il peut gérer des émotions complexes dans des contextes variés.
Signes de mal-être chez l’enfant : savoir les repérer à temps

Les signes de mal-être chez l’enfant peuvent parfois être subtils, mais il est essentiel de savoir les identifier pour intervenir rapidement. En effet, si certains enfants peuvent traverser des périodes de mal-être passager, ces épisodes peuvent s’intensifier et évoluer vers des troubles psychiques sans une prise en charge adaptée.

Quels comportements doivent alerter ?

Plusieurs comportements doivent attirer l’attention. Parmi eux :

  • Anxiété : si l’enfant montre des signes d’inquiétude excessive ou a du mal à gérer des situations courantes, cela peut indiquer un trouble anxieux.
  • Fatigue : une fatigue persistante, non liée à un manque de sommeil, peut être un signe de dépression ou d’un stress sous-jacent.
  • Absences répétées à l’école : les refus fréquents d’aller à l’école ou les absences non justifiées peuvent traduire une souffrance psychologique ou des difficultés sociales.
  • Difficultés d’apprentissage : un enfant en mal-être peut avoir du mal à se concentrer, ce qui peut impacter ses résultats scolaires.
  • Tristesse constante : si l’enfant semble souvent triste, démotivé, et perd de l’intérêt pour des activités qu’il appréciait auparavant, il est essentiel de consulter un professionnel.
  • Isolement : la tendance à s’isoler des autres, que ce soit à l’école ou à la maison, peut indiquer une dépression ou une anxiété sociale.
  • Agressivité : des accès de colère ou d’agressivité, inhabituels et fréquents, peuvent aussi être le signe d’une détresse émotionnelle.​

Pourquoi une prise en charge précoce est essentielle

De nombreux troubles psychiques peuvent être efficacement pris en charge dès lors qu’ils sont détectés tôt. L’intervention rapide permet souvent d’éviter que le trouble ne s’installe durablement et d’améliorer significativement la qualité de vie de l’enfant.

Que ce soit par une consultation avec un psychologue, une aide scolaire adaptée ou un soutien familial renforcé, les solutions existent. Une prise en charge précoce favorise le rétablissement et le retour à un équilibre psychique plus serein​.

Comment être aidé ? Les solutions pour accompagner la santé mentale de son enfant

Si vous suspectez des difficultés psychologiques chez un enfant, il est important de chercher de l’aide rapidement. Le premier réflexe est de se tourner vers l’entourage proche (famille, enseignants) et les personnes ressources, comme les infirmières scolaires ou les conseillers d'éducation.

Les professionnels de santé (médecins, psychologues) peuvent aussi être consultés - en cabinet privé, dans des structures spécialisées comme les centres médico-psychologiques (CMP) ou directement à l’école.

Il est conseillé de privilégier une approche globale, qui peut inclure selon les cas la psychothérapie, des séances de rééducation (orthophonie, psychomotricité), et un soutien social. Enfin, la prudence est requise pour la prescription de psychotropes, réservée aux cas sévères, et toujours en complément d’un suivi régulier.

>> Consultez notre article sur les différents professionnels existants en santé mentale

En créant un environnement stable, en encourageant l’expression des émotions et en sollicitant l’aide de professionnels si nécessaire, vous contribuez activement au bien-être de votre enfant. Plus vous agissez tôt, plus vous lui donnez les clés pour un avenir serein et équilibré.

Sources

[1] https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/pres-dun-enfant-sur-six-eu-besoin-de-soins-de

[2] https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2024/sante-mentale-et-bien-etre-des-adolescents-publication-d-une-enquete-menee-aupres-de-collegiens-et-lyceens-en-france-hexagonale

[3] https://www.ameli.fr/lille-douai/assure/sante/themes/sante-mentale-enfant/bien-etre-et-souffrance-psychologique-de-l-enfant

[4] https://www.psycom.org/sinformer/la-sante-mentale/la-sante-mentale-des-enfants/