Santé mentale : ce qu’il faut savoir sur les TOC

Santé mentale : focus sur les TOC, troubles obsessionnels compulsifs

Forme de trouble anxieux, les troubles obsessionnels compulsifs, plus connus sous l’acronyme TOC, constituent une maladie psychique chronique. Cette pathologie peut avoir de lourdes répercussions sur la vie privée et professionnelle de celles ou ceux qui en souffrent. Explications...

Santé mentale : focus sur les TOC, troubles obsessionnels compulsifs

Forme de trouble anxieux, les troubles obsessionnels compulsifs, plus connus sous l’acronyme TOC, constituent une maladie psychique chronique. Cette pathologie peut avoir de lourdes répercussions sur la vie privée et professionnelle de celles ou ceux qui en souffrent. Explications...

Les TOC se caractérisent par deux types de symptômes : l’obsession et/ou la compulsion. Assaillies de pensées angoissantes, les personnes qui en souffrent évacuent généralement leur anxiété au travers de rituels et de gestes répétitifs.

!

Un phénomène assez répandu

D’après l’INSERM, les TOC concernent entre 2 et 3% de la population française. Ils représentent la 4e maladie psychiatrique la plus fréquente après les phobies, les addictions et les troubles dépressifs [1].

Santé mentale : quelle est la définition des troubles obsessionnels compul-sifs ?

Les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs sont envahies malgré elles par des pensées négatives ou des impulsions. Ces dernières sont généralement vécues comme dérangeantes, inacceptables, ou inappropriées et génèrent une grande angoisse. Ce sont des obsessions.

Pour les chasser de leur esprit et lutter contre l’anxiété, les personnes qui souffrent de TOC mettent en place des rituels et des comportements répétitifs. Il s’agit des compulsions. Ces actions suivent des règles précises et peuvent prendre de nombreuses formes (lire ci-dessous). Le répit qu’elles apportent n’est que temporaire : les pensées anxiogènes reviennent irrémédiablement [2].

Les TOC en France en quelques chiffres

Les TOC sont diagnostiqués relativement jeunes : dans 65% des cas, les troubles apparaissent avant l’âge de 25 ans et un quart des TOC débutent avant l’âge de 14 ans. Seulement 15% des cas sont diagnostiqués après l’âge de 35 ans [2].

La maladie concerne autant les hommes que les femmes. Environ 50% des personnes qui en souffrent sont également atteintes d’une autre maladie psychique, comme les troubles alimentaires ou de l’humeur [1].

Il faut souvent attendre plusieurs années entre l’apparition des TOC et la mise en place d’une prise en charge médicale. Les malades ont en effet tendance à dissimuler leur pathologie, souvent vécue avec un fort sentiment de honte et de culpabilité.

>>Consultez notre article pour en savoir sur le concept de santé mentale

Symptômes : à quoi reconnaît-on les TOC ?

Les actions répétées par les personnes souffrant de TOC constituent la partie visible de cette maladie. Selon la nature des obsessions, les compulsions peuvent se traduire de différentes façons, à savoir [3] :

  • Des rituels de vérifications, qui consistent à s’assurer à de multiples reprises que la porte est bien fermée à clé, que le gaz est coupé, etc. ;
  • Des rituels de répétitions (un geste, une action, un mot, un chiffre…) ;
  • Des rituels d’ordre, de symétrie et de rangement qui suivent une organisation précise et prédéfinie ;
  • Des conduites d’évitement, consistant à contourner des situations de stress (ne pas emprunter tel chemin, ne pas toucher un objet précis…).

Certains rituels visent à se protéger face au sentiment d’un malheur imminent. Par exemple, si certains objets ne sont pas alignés de telle façon, le patient craint qu’il arrive quelque chose de grave à lui-même ou à ses proches.

Les malades ont conscience du caractère irrationnel de leurs obsessions et de leurs compulsions sans pouvoir les contrôler, ce qui renforce le sentiment de honte évoqué ci-dessus.

Quels sont les différents types d’obsessions ?

L’association des obsessions et des compulsions s’articule la plupart du temps autour d’un thème principal chez les personnes malades. Plusieurs thématiques ont ainsi été identifiées [2] :

  • L’obsession de la saleté, compensée par la compulsion du lavage (se laver les mains jusqu’à 100 fois par jour, faire le ménage plusieurs fois dans la journée…) ;
  • L’obsession de l’erreur ou de l’oubli, compensée par la compulsion de vérification ;
  • L’obsession de l’ordre, compensée par la compulsion du rangement ;
  • La peur de jeter des objets utiles, compensée par la compulsion d’accumulation ;
  • L’obsession du corps et la compulsion du camouflage (cacher ou maquiller une partie de son corps que l’on imagine difforme) ;
  • L’obsession de transgression qui se traduit par la crainte de commettre un acte déplacé, immoral ou criminel. Cette obsession peut s’accompagner de la compulsion de conjuration (prières, prononciation de chiffres ou de mots spécifiques pour écarter les pensées négatives).
Quelles sont les causes à l’origine des TOC ?

Si les causes précises à l’origine des TOC demeurent inconnues, la communauté scientifique a identifié trois éléments favorisant leur apparition [2] :

  • Les facteurs d’ordre familiaux et génétiques ;
  • Les facteurs liés au fonctionnement du cerveau ;
  • Les facteurs liés à un traumatisme ou à un stress intense, qui peuvent constituer des déclencheurs de la maladie.
Quels sont les traitements existants ?

Le choix du traitement dépend de la gravité des TOC. Il permet aux patients de retrouver un peu de sérénité dans leur quotidien en réduisant les symptômes liés aux compulsions en regagnant du temps sur la pratique des rituels.

Deux types de traitements sont généralement préconisés pour les TOC : la prise de médicaments antidépresseurs et/ou une psychothérapie, et plus particulièrement la thérapie comportementale et cognitive (TCC) [4].

Certains TOC intenses dits « résistants » aux thérapies citées ci-dessus nécessitent le recours à des traitements plus lourds. Les personnes concernées et leurs proches peuvent trouver des informations à propos des différentes solutions existantes auprès de leurs professionnels de santé et des spécialistes vers lesquels ils auront été orientés.

Comment vivre et travailler avec des TOC ?

En fonction de leur gravité, les TOC peuvent être très handicapants au quotidien. Les personnes atteintes peuvent en effet passer plusieurs heures par jour à effectuer leurs rituels. Un mode de vie peu compatible avec une vie sociale et professionnelle stable, d’autant plus que les malades ont tendance à s’isoler pour cacher leur pathologie, y compris à leurs proches.

Les TOC ne s’arrêtent évidemment pas à la porte du bureau, même si le cadre imposé par l’environnement de travail et les tâches à accomplir peuvent permettre de les réduire. Dans le milieu professionnel, on constate souvent des compulsions de vérifications qui peuvent être très chronophages [6].

Il existe quelques bonnes pratiques à adopter pour mieux vivre et travailler malgré les TOC [7] :

  • Connaître sa maladie afin de repérer les facteurs de stress et les symptômes aggravants ;
  • Se faire aider sur le plan médical et par son entourage ;
  • Suivre à la lettre la posologie de son traitement médical ;
  • Respecter le calendrier des consultations médicales et de psychothérapie ;
  • Eviter autant que possible de s’isoler du monde.

Il existe plusieurs associations de malades souffrant de TOC et de proches aidants qui peuvent vous permettre de mieux vivre et de mieux comprendre la maladie, comme l’AFTOC ou TOC To Me. N’hésitez pas à vous rapprocher de ces structures. 

>>Santé mentale en entreprise : découvrez notre article sur l’importance de la prévention

Comment aider un proche souffrant de TOC ?

L’entourage des malades à un rôle majeur dans la prise en charge de cette pathologie, qui peut être aussi très difficile à vivre pour les proches. Afin d’aider au mieux une personne atteinte, la famille peut l’inciter à consulter, l’encourager et l’accompagner dans le suivi du traitement.

Il est important d’être à l’écoute, de faire preuve de patience et de bienveillance.

En matière de santé mentale, la priorité est de trouver l’aide adaptée à chaque situation. Spécialistes, lignes d’écoute, sites d’information… Différents dispositifs existent. Découvrez-les dans notre article dédié.

Sources