C’est la deuxième fois en six ans que des vaccinations recommandées deviennent obligatoires sur le territoire, afin d’atteindre la couverture vaccinale suffisante pour protéger les enfants. [1, 2] Le point sur ce nouveau calendrier vaccinal.
72 %
C’est l’augmentation d’infections invasives à méningocoques en France entre 2022 et 2023. [2]
La recrudescence d’infections invasives à méningocoques (méningites et septicémies) concerne en particulier les jeunes enfants de moins de cinq ans. Elles peuvent parfois laisser des séquelles, et dans 10% de cas, ces maladies sont fatales. Les antibiotiques ne suffisent pas toujours à sauver les jeunes patients. [2]
C’est pourquoi la Haute autorité de santé préconise la vaccination. [2] En effet, depuis la vaccination obligatoire contre les méningocoques de type C en 2018, les cas de méningites C ont significativement baissé, de 149 cas en 2017 à 8 cas en 2022 ! [10] Au contraire des vaccinations recommandées, l’obligation vaccinale permet d’atteindre une couverture vaccinale suffisante, afin de protéger la population dans son ensemble.
Depuis janvier 2025, la vaccination contre les méningocoques de types ACWY ou B intègre le calendrier vaccinal obligatoire pour tous les nourrissons. [1] La vaccination contre les méningocoques ACWY est administrée à 6 et 12 mois, et contre le méningocoque B à 3, 5 et 12 mois.
La vaccination est un réflexe santé essentiel pour les nourrissons, de même que le dépistage néonatal.
Ces nouvelles vaccinations obligatoires des nourrissons portent à 15 le nombre de vaccins obligatoires, 11 étant déjà en place depuis 2018 contre les maladies suivantes. [1]
- La diphtérie, le tétanos, et la poliomyélite,
- l’haemophilius influenzae B,
- la coqueluche,
- l’hépatite B,
- la rougeole, les oreillons, la rubéole,
- le méningocoque C, désormais remplacée par les méningocoques ACWY
- le pneumocoque
- et désormais le méningocoque B.
En Guyane, la vaccination contre la fièvre jaune s’ajoute aux vaccinations obligatoires de la métropole. [4]
Certains vaccins, prévenant des maladies graves comme la diphtérie, sont devenus obligatoires afin de protéger la plus grande partie de la population. Leur caractère obligatoire permet de garantir leur prise en charge, leur accessibilité et leur disponibilité pour tous. [1]
Toutefois, certains vaccins ne sont pas obligatoires et pourtant recommandés. C’est le cas par exemple de la vaccination contre les infections à HPV ou papillomavirus humains, dès 11 ans, prise en charge à 65 % par l’Assurance maladie. [5]
Lire notre article sur la protection contre les HPV
Cela concerne également les vaccins contre la tuberculose, l’hépatite A, la grippe, la varicelle, la gastro-entérite du nourrisson à rotavirus, le Covid-19 ou encore les infections dues au virus respiratoire syncytial (VRS) et bronchiolite. [6] La vaccination contre les méningocoques ACWY est recommandée entre 11 et 14 ans, pour les enfants n’ayant pas été vaccinés. [10]
Il existe enfin certains vaccins obligatoires ou recommandés en cas de voyage à l’étranger, disponibles sur le site de l’Institut Pasteur. [7]
En cas de doute sur la vaccination du nourrisson, l’interlocuteur privilégié reste le ou la pédiatre.
En savoir plus sur la vaccination contre les maladies automnales
Les vaccinations obligatoires des nourrissons sont intégralement prises en charge par l’Assurance maladie. Les vaccinations recommandées sont souvent partiellement prises en charge et couvertes par les mutuelles et complémentaires santé.
Les enfants peuvent notamment se faire vacciner chez le pédiatre ou médecin libéral, en cabinet, dans le centre de vaccinations de la commune, chez un infirmier ou infirmière, dans un centre de Protection maternelle et infantile (PMI) ou encore chez la sage-femme. [8, 9, 10]
Les pharmacies, laboratoires, services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé peuvent être des interlocuteurs pour certains vaccins, et les centres de vaccinations internationales constituent les lieux privilégiés en cas de voyage à l’étranger. [9]
Le respect des vaccinations obligatoires est nécessaire pour pouvoir entrer en collectivité, autrement dit pour pouvoir inscrire son enfant dans une crèche ou une école publique.
À ce jour, il n’existe pas de sanction pénale en cas de non-vaccination d’un enfant. Il existe toutefois un risque de mettre en danger la santé de son enfant et celles des autres enfants. [10]
Bien entendu, les vaccins obligatoires n’ont pas à être appliqués en cas de contre-indication médicale. Il convient alors de présenter un certificat de contre-indication, établi par un médecin. [10]
Une évolution du calendrier vaccinal qui vise à protéger tous les enfants, et qui sera revue annuellement, sur avis de la Haute autorité de santé.
[3] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaccination/vaccins-obligatoires
[4] https://www.sante.fr/la-vaccination-en-questions?parent=5023967
[6] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaccination/vaccins-recommandes
[7] https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/preparer-son-voyage