Végétalisation à l’échelle des collectivités
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La végétalisation des collectivités territoriales : mode d’emploi

La végétalisation des zones urbaines est un enjeu crucial pour améliorer la qualité de l’air, apporter de la fraîcheur, protéger la biodiversité ou encore favoriser une alimentation durable et locale. Si vous êtes représentant d’une collectivité territoriale, vous pouvez donner plus de place à la nature et apporter ainsi plus de bien-être à vos habitants. Suivez le guide.

La végétalisation des collectivités territoriales : mode d’emploi

La végétalisation des zones urbaines est un enjeu crucial pour améliorer la qualité de l’air, apporter de la fraîcheur, protéger la biodiversité ou encore favoriser une alimentation durable et locale. Si vous êtes représentant d’une collectivité territoriale, vous pouvez donner plus de place à la nature et apporter ainsi plus de bien-être à vos habitants. Suivez le guide.

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20 000 hectares

Chaque année, 20 000 hectares d’espaces naturels sont artificialisés en France pour construire logements, routes, bâtiments… [1]

Pour lutter contre l’artificialisation et favoriser la végétalisation dans vos communes, voici 7 mesures phares proposées par l’ADEME, l’agence de la transition écologique.

1. Préserver les espaces naturels, agricoles ou forestiers existants, atouts de la végétalisation

Dans sa Stratégie nationale pour la Biodiversité 2030, le gouvernement s’engage à lutter contre l'artificialisation des sols. Concrètement, 15 millions d’euros seront alloués par an à la préservation de 120 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers. D’ici 2030, deux fois plus de ces espaces verts devraient être protégés.

Pour vous, élus locaux, cet arrêt progressif du béton passe notamment par la révision des plans locaux d’urbanisme intercommunaux.

>>Pour aller plus loin, consultez notre article sur le volet 1 de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 qui traite notamment de la lutte contre l’artificialisation.

2. Lancer une opération de plantation d’arbres

Planter des arbres est une des solutions pour recréer des espaces verts. Vous pouvez facilement associer les habitants à ce type de projets. Pour boiser les rues, privilégiez les essences locales et non allergisantes. 

Un arbre adulte peut absorber en un an 20kg de particules présentes dans l'air. [1]

3. Penser « végétalisation » partout

Votre objectif : lutter contre les îlots de chaleur urbains et agrandir la surface occupée par la nature sur votre territoire. Vous pouvez planter partout et observer la nature reprendre ses droits. Quelques exemples de bonnes pratiques : des tapis de plantes grasses sur les toits des bâtiments publics, des potagers dans les cours d’école, des plantes sur les trottoirs, des prairies végétales, des plantes grimpantes sur les façades des immeubles, des plantes comestibles à cueillir dans les parcs… 

Les végétaux permettent de faire baisser de 0,5 à 2°C la température dans la rue. [1]

>>Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article sur les îlots de chaleur urbains et les bonnes pratiques à adopter.

4. Éradiquer les produits phytosanitaires et utiliser des méthodes plus respectueuses de l’environnement

Déjà adopté par de nombreuses villes, le plan “Zéro Phyto” vise à entretenir les cimetières, parcs, jardins, terrains de sport… sans utiliser de produits phytopharmaceutiques (pesticides, fongicides, insecticides).

Par exemple, la ville de Montpellier a initié une gestion écologique des espaces verts dès 2006. En Bretagne, ce sont aujourd’hui 48% des communes qui sont “Zéro Phyto”. [2] Cette démarche de la “Terre saine” est également appliquée dans certaines villes des Hauts-de-France. Ici, l’éco-pâturage a remplacé le fauchage motorisé, les fleurs luttent contre les mauvaises herbes, les agents sont formés à la permaculture, au fauchage tardif, à la taille douce des arbres, au paillage…

Le paillage est réalisé à partir du broyage des déchets verts de la commune. Il permet de ne pas transporter de matières végétales - donc de ne pas polluer - et de favoriser la biodiversité. De plus, les sols paillés ont ensuite moins besoin d’eau.

La “gestion différenciée” des espaces verts peut également être pratiquée, c’est-à-dire qu’en fonction de sa localisation, de sa fréquentation et de son rôle, l’espace vert peut être tondu plus ou moins régulièrement, fauché plus que tondu… Visuellement, la ville parait plus sauvage, mais surtout, la vie des sols est protégée.

5. Réaliser des aménagements pour récupérer l’eau de pluie

Alors que les épisodes de sécheresse se répètent et que le niveau des nappes phréatiques s’abaisse, la préservation des ressources en eau est un enjeu national majeur. Installer des récupérateurs d’eau de pluie permet d’arroser vos parcs et jardins municipaux avec cette eau “recyclée”.

Pour rappel, le gouvernement a mis en place l’outil VigiEau pour permettre à chacun de connaître la situation de sa commune face au manque d’eau et de bénéficier de conseils sur-mesure.

6. Impliquer les citoyens dans les projets de végétalisation

La végétalisation est l’affaire de tous. Donnez l’autorisation aux habitants de végétaliser les espaces de leurs communes, de créer des jardins partagés, des potagers, de semer au pied des arbres, de planter des herbes aromatiques dans des pots sur les trottoirs… Non seulement, cela favorise la végétalisation, mais aussi la biodiversité et le lien social.

En Île-de-France, certaines communes ont conçu une “Charte de végétalisation” pour encourager la participation des citoyens. Elle leur délivre un permis de végétaliser près de chez soi, leur donne des conseils “verts”…

7. Mobiliser les jeunes pour la végétalisation

Pour fédérer les habitants, dès le plus jeune âge, autour de vos projets de végétalisation, vous pouvez installer des hôtels à insectes, des ruches, des mares ou encore des potagers pédagogiques dans les écoles.

Les abeilles participent à la pollinisation de 80% des plantes à fleur. [1]

Dans le Grand-Est, une commune de 20 000 habitants a installé une dizaine de ruches municipales en haut d’une tour, dans le jardin de la médiathèque. Elles sont gérées par l’association “J’adopte une ruche” qui les entretient et récolte le miel (50 kg par an). Les pots de miel sont envoyés aux personnes âgées les plus précaires.

Au-delà de l’installation des ruches, les villes peuvent aller plus loin en plantant des espèces mellifères, des arbres fruitiers…

Enfin, tous ces projets, qui vont vous permettre de créer des poumons verts dans vos quartiers, vont influer sur la biodiversité, la qualité de vie des citoyens, leur santé mais ils participent aussi à l’attractivité économique de votre commune. Vous créez des emplois “verts” (jardiniers, paysagistes…), séduisez les commerces de proximité et augmentez la valeur de l’immobilier.

Sources

[1]https://agirpourlatransition.ademe.fr/collectivites/elus-locaux-mandat-agir/aujourdhui-mon-territoire/vegetaliser-villes-comprendre

[2] https://www.bretagne.bzh/presse/communiques-dossiers/derniere-edition-des-prix-zero-phytoobjectif-atteint-la-moitie-des-communes-bretonnes-garanties-sans-phyto/