Cadmium : quels risques pour la santé humaine ?

Moins connu que d’autres métaux toxiques comme le plomb ou le mercure, le cadmium fait partie des polluants inorganiques présents durablement dans les sols et susceptibles d’affecter la santé humaine. [1]

Cadmium : quels risques pour la santé humaine ?

Moins connu que d’autres métaux toxiques comme le plomb ou le mercure, le cadmium fait partie des polluants inorganiques présents durablement dans les sols et susceptibles d’affecter la santé humaine. [1]

Si l’exposition de la population générale au cadmium se fait principalement par l’alimentation et le tabagisme, certaines zones connaissent des niveaux de pollution élevés et exposent davantage leurs habitants aux dangers du cadmium.

>> Lire notre article sur les dangers du plomb

!

7 000

C’est le nombre de sites et sols pollués ou potentiellement pollués par l’activité industrielle en France. [5]

Quelle présence du cadmium dans l’environnement ?

Le cadmium est un métal toxique. S’il est présent naturellement dans l’environnement, sa pérennité dans les sols est augmentée par l’activité humaine, au détriment de la santé humaine. [2]

Les résidus du cadmium polluent les sols, l’eau et l’air. Ils sont principalement issus de l’activité métallurgique, l’emploi d’engrais phosphatés, la production de batteries, ou encore l’activité industrielle (soudure, stabilisants de matières plastiques, etc.) [3]

Le cadmium présente donc des caractéristiques toxiques cumulatives. Cela signifie que son impact sur la santé est dû à une exposition répétitive et prolongée dans le temps. [4] Il est important de bien le connaître pour réduire son exposition et chercher à prévenir ses effets. C’est également le cas pour les autres polluants comme les pesticides ou le lithium.

>> Lire notre article sur les batteries lithium

>> Lire notre article sur les pesticides

La population exposée aux dangers du cadmium

Aujourd’hui en France, près de la moitié de la population adulte présente une cadmiurie supérieure aux valeurs recommandées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). [1]

Ce phénomène est particulièrement présent sur le territoire, puisqu’on observe une sur-imprégnation par rapport aux autres pays européens. La tendance est par ailleurs à la hausse, avec une augmentation des niveaux d’imprégnation en 10 ans, entre 2006-2007 et 2014-2016. [4]

!

Bon à savoir

Focus sur l’exposition des enfants

L’exposition au cadmium est plus importante chez les enfants que chez les adultes. Pour les seules expositions alimentaires, l’Anses calcule ainsi que 36 % des enfants de moins de trois ans sont exposés à une quantité de cadmium ingérée par jour dépassant la dose quotidienne tolérable, contre 0,6 % des adultes. [2]

Les dangers du cadmium pour la santé humaine

Comme tous les métaux toxiques, l’exposition du cadmium présente des risques pour la santé humaine. Mais de quels dangers s’agit-il précisément ?

Les risques documentés concernent principalement des atteintes rénales et une fragilité osseuse en cas d’exposition prolongée. [2]

Le caractère cancérogène du cadmium est également reconnu, en cause dans le cancer broncopulmonaire. [5]

Enfin les personnes enceintes ou souhaitant vivre une grossesse sont particulièrement vulnérables au cadmium. Ce métal toxique nuit en effet à la reproduction, et peut présenter des dangers pour le développement du fœtus. [5]

>> En savoir plus sur d’autres risques pour la reproduction : les perturbateurs endocriniens

Exposition aux dangers du cadmium : l’alimentation en question

L’alimentation constitue la première source d’exposition au cadmium dans la population générale. En effet, le cadmium pénètre les végétaux par la racine, s’imposant dans la chaîne alimentaire. [2]

On retrouve plus particulièrement le cadmium dans certains groupes d’aliments.

  • Les poissons et produits de la mer (crustacés, mollusques) : il est recommandé de limiter la consommation de poisson à deux fois par semaine, avec des espèces et lieux de pêche variés, en raison du cadmium mais également de la présence d’autres métaux dangereux comme le mercure ou le chrome. [1]
  • Les céréales non issues de l’agriculture biologique (pain, biscuits, barres de céréales) : on observe par exemple une augmentation des niveaux d’imprégnation du cadmium chez les enfants consommant des céréales au petit déjeuner. [1, 2, 4]
  • Les légumes, pommes de terre et algues : près d’un quart des algues alimentaires dépassent les valeurs de cadmium recommandées. [2]
  • Les autres aliments comprenant les teneurs en cadmium les plus élevées sont les abats, en particulier le foie et les rognons. [3]

>> Lire notre article sur les bons réflexes dans l’alimentation

Le tabagisme : une source d’exposition aux dangers du cadmium

Le tabagisme constitue l’autre source d’exposition principale au cadmium pour la population générale.

Fumer influence en effet la concentration du cadmium dans l’organisme humain, qu’il s’agisse du tabagisme actif ou passif. On observe ainsi une augmentation de plus de 50% du taux d’imprégnation du cadmium chez les personnes qui fument, par rapport aux non-fumeurs ! [1]

Ce mode d’exposition reste toutefois moins important que l’alimentation, puisque l’exposition au cadmium est 10 fois moins élevée que l’alimentation dans le cas d’un fumeur actif et 100 fois moins élevée que l’alimentation pour un fumeur passif. [3]

>> Lire notre article sur le tabagisme et les aides pour arrêter

Exposition spécifique dans certaines zones : les dangers du cadmium

En sus de ces expositions en population générale, certains milieux spécifiques prédisposent à l’exposition au cadmium.

C’est le cas des professionnels en milieu industriel, qui peuvent être exposés via l’air ambiant. [2]

Les dangers du cadmium exposent aussi particulièrement les habitants de certaines zones de résidence, où la concentration de ce métal toxique est plus importante. C’est le cas de 7 000 sites pollués en France par l’activité industrielle passée ou actuelle. [5]

Les enfants de moins de sept ans, les personnes consommant des aliments produits sur ces sols (y compris issus d’un potager), ou encore les personnes séjournant dans ces zones depuis plus de 10 ans, sont particulièrement concernées par les risques liés au cadmium pour la santé. [5]

Prévention : se protéger des effets du cadmium

Pour la population générale, la recommandation pour limiter son exposition au cadmium consiste à ne pas fumer et à varier son alimentation. [2]

Pour les populations résidant sur un site pollué, la prévention est plus que jamais de rigueur. Il est recommandé de limiter la consommation issue de potagers ou de végétaux produits localement, l’ingestion de poussières et de terres, de se couper les ongles courts, de laver régulièrement les vêtements, jouets, visage et mains des enfants. Les enfants devraient éviter de jouer au sol et les espaces extérieurs être nettoyés très fréquemment. [5]

En sus de ces habitudes de vie, le dépistage et le suivi par le médecin traitant est recommandé en zones exposées. La quantité de cadmium dans l’organisme peut se mesurer par analyse d’urine. En cas de concentration dépassant les seuils recommandés ou de grossesse, le médecin peut proposer une surveillance au long cours. [5]

On ne le dira jamais assez, la santé passe aussi par la prévention et le dépistage.

Sources