Ces blessures, parfois graves, se produisent dans des situations très banales du quotidien : jeux dans le salon, goûter, etc. Pour une cohabitation sereine à la maison, voici quelques conseils à suivre.
2 chiffres clés !
Chaque année, le nombre de morsures de chiens est estimé à 250 000, adultes et enfants confondus. Dans 80 % des cas, les accidents ont lieu à la maison, dans le cercle familial et pendant les activités de la vie courante [2].
Avoir un animal de compagnie est généralement source de joie et de bien-être. La présence d’un chien est pour beaucoup de foyers un vrai plus dans une maison, car elle permet à l’enfant de tisser des liens solides lors d’activités et de jeux partagés. Elle est aussi source d’épanouissement et de confiance : câlins et confidences orientées vers l’animal sont aussi bénéfiques et positifs dans la vie de chacun. Mais la prudence doit être de mise pour bâtir une relation sûre et saine.
Parmi les situations de tension à repérer, voici celles qui doivent vous alerter :
- la présence d’un enfant (surtout de moins de 4 ans) seul avec un chien, même s’il est familier ;
- le fait qu’un enfant ou un adulte tire la queue d’un animal, le tape, le pince, émette des cris aigus ;
- l’action de toucher ou de s’approcher de la gamelle du chien ou de son panier de repos.
Si elles peuvent parfois sembler anodines, ces situations peuvent déclencher un stress chez l’animal. Celui-ci peut s’exprimer de différentes façons : queue raide, grognement, dents apparentes, aboiement. Et dans le pire des cas, il peut mordre [3].
À noter également : une morsure de chien inexpliquée peut être liée à un problème médical (douleur dentaire, infection). En cas de doute, seul un vétérinaire peut évaluer l’état de santé de votre compagnon à quatre pattes.
Les morsures de chien ne causent pas seulement des blessures physiques, mais ont aussi un impact psychologique important, notamment chez les enfants. Le stress post-traumatique peut survenir même après une morsure mineure.
Heureusement, ces impacts peuvent être atténués par un suivi vétérinaire adapté, notamment en respectant scrupuleusement les obligations vaccinales de votre animal.
Et si la morsure survient : le nettoyage immédiat de la plaie, l'administration de vaccins contre la rage et le tétanos, ainsi qu'un traitement antibiotique pour prévenir l'infection sont essentiels pour réduire les complications graves [1].
Concrètement, que faire ? Appeler le 15 ou se rendre sans délais chez son médecin traitant, ou dans une pharmacie de proximité, comptent parmi les bons réflexes, même en cas de morsure « mineure », pour bénéficier d’un avis professionnel.
Certaines races de chiens sont plus souvent impliquées dans des incidents que d'autres. Les Pit Bulls et les Rottweilers sont souvent cités parmi les races les plus dangereuses et responsables d'une majorité des attaques mortelles, notamment dans les médias. Cependant, des races plus petites comme le Teckel et le Chihuahua manifestent fréquemment de l'agressivité [4][5].
À garder en tête
Quelle que soit sa race, le comportement d'un chien est fortement influencé par son éducation et son environnement, et tout chien peut mordre s'il se sent menacé [2].
Quelle que soit la taille ou la configuration d’un logement, il est important de créer un espace de repos pour son chien.
Pour son confort et son bien-être, il doit disposer d’un petit cocon rien qu’à lui. Il est donc recommandé d’installer son panier dans un endroit calme, éloigné des principales zones de passages : couloir, escalier, entrée.
Et afin d’améliorer la sécurité de votre chien, pensez à installer une barrière de porte. Cet accessoire, à la fois pratique et simple à mettre en place, permet de limiter l’accès à une pièce tant que cette notion n’est pas acquise chez votre animal. En grandissant et grâce à l’éducation que vous lui apportez, il saura à terme intégrer le fait que certains espaces lui soient interdits. Lorsque vous recevez des invités, une solution matérielle permet d’avoir l’esprit tranquille.
Certains chiens réagissent mal au bruit et à la musique : en créant un environnement sécurisé pour votre chien, vous posez des limites claires pour une relation saine.
>> Découvrez notre article sur la sécurisation des trajets de vos animaux de compagnie
Dès le départ, il est important de sensibiliser les enfants afin de leur permettre de développer leur compréhension du comportement de leur compagnon et leur capacité à respecter l’animal. Pour bien interagir avec un chien, un enfant – tout comme un adulte ! - doit éviter les erreurs suivantes :
- lui tirer les oreilles, les poils ou la queue ;
- s’adresser à lui de manière agressive ;
- le déranger lorsqu’il mange ou qu’il dort ;
- s’approcher de lui en faisant des gestes brusques ;
- courir autour de l’animal ;
- le prendre dans ses bras par surprise ou trop fréquemment.
En présence d’un chien inconnu, un enfant doit toujours demander l’autorisation au propriétaire avant de le caresser. Et si le chien est seul, il ne doit jamais s’en approcher [6].
L’enfant doit comprendre que l’animal n’est pas une peluche vivante. Ces bons réflexes favorisent des interactions sécurisées et permettent de minimiser les risques de morsures et autres incidents.
Vous venez d’adopter un chien ou un chiot ? Dès les premières semaines, la phase de socialisation est cruciale dans son éducation. Elle va permettre de poser des bases solides pour une relation de confiance. Pour aider un chien à socialiser dès son plus jeune âge, voici quelques règles à suivre :
- favoriser la rencontre avec les enfants en douceur, sans forcer, mais aussi la socialisation entre chiens dans les espaces prévus à cet effet dans votre commune ;
- gérer les aboiements excessifs en réagissant de façon adaptée – donc proportionnée - et en accompagnant son chien par des gestes et des paroles rassurantes ;
- exposer progressivement son chien à diverses situations : balade dans le parc, marchés ou zones commerciales ;
- apprendre à un chien à marcher en laisse avec plus ou moins de distance entre vous et lui, selon le lieu de la promenade et sa fréquentation, en testant divers colliers ou harnais et plusieurs types de laisse, selon sa physionomie, pour maximiser son confort et maîtriser les ordres de base (rappel, etc.) ;
- initier un chiot à différents bruits et sons (aspirateur, télévision, sèche-cheveux, alarme, sonnette).
Plus le chiot est confronté à des situations variées, plus il va développer des aptitudes sociales et d’adaptation. Une formule à retenir : l’éducation canine doit répondre aux préceptes de l’éducation positive, c’est-à-dire favoriser la récompense au bon comportement plutôt que la sanction face aux mauvaises réactions. Selon la personnalité de votre chien, constituez un stock de récompenses (jouets, friandises…) pour l’encourager. Et en cas de problème de communication avec votre animal, de doutes ou de difficultés, n’hésitez pas à faire appel à un éducateur canin.
*Données Statista comparatives 2022-2024
[1] Animal bites
[2] France reports 250,000 dog bites a year
[3] Questions Assemblée Nationale
[4] Dog Bite Statistics By Breed 2025
[5] Dog Bite Statistics: 38 Most Aggressive Breeds in 2025
[6] Comment assurer la sécurité lors d'interactions entre les chiens et les enfants

