Exploitation agricole, forestière, minière, ou de pêche… Les entreprises du secteur primaire sont particulièrement exposées au risque inondation, chacune selon ses spécificités. Tour d’horizon des différents leviers pour se prémunir des conséquences de tels évènements.
Le secteur primaire correspond à l’exploitation des ressources naturelles. Il regroupe sous son intitulé les entreprises agricoles, de pêche, ainsi que les exploitations forestières, et minières [1].
Le risque d’inondation est susceptible d’impacter l’activité des entreprises du secteur primaire à différents niveaux [2] :
- Mener à une raréfaction ou à une contamination des ressources ;
- Détruire des récoltes entières ;
- Endommager ou détruire le matériel ;
- Causer des dégâts humains (risque de blessure, de chutes, de noyade…) ;
- Mettre à l’arrêt l’activité économique.
Les principaux types d’inondations [3] :
- Les crues ou débordements de cours d’eau ;
- Les remontées de nappe phréatique ;
- La submersion marine ;
- Le ruissellement ;
- Le débordement des réseaux d’eaux pluviales ;
- Les ruptures d’ouvrages.
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Le risque d’inondation en agriculture est susceptible d’engendrer les conséquences suivantes :
- La dégradation totale ou partielle des récoltes ;
- La perte du cheptel ;
- La dégradation ou la destruction des bâtiments et du matériel agricoles dédiés à l’élevage ou aux cultures.
Pour protéger vos salariés et votre activité, il existe des solutions à mettre en place, en amont de l’inondation :
- Aménager le terrain en prévoyant des canaux de drainage, des digues, … ;
- Privilégier des cultures résistantes à l’humidité, capables de survivre à des périodes d’inondation ;
- Favoriser la rotation des cultures, de façon à maintenir le sol en bonne santé et réduire les risques liés à une seule culture vulnérable ;
- Mettre en place des pratiques de conservation des sols (plantation de couverture, labour…) afin de réduire l’érosion et améliorer la capacité d’absorption ;
- Effectuer une surveillance météorologique constante via des outils tels que Vigicrues ;
- Prévoir des zones de repli pour les animaux, le matériel et les stocks ;
- S’équiper de matériels pour bloquer l’eau à l’entrée des bâtiments (barrières anti-inondation, barrages anti-crues, sacs de sable…).
En cas de crue imminente, il est essentiel de prioriser les actions à mener. Sécuriser les animaux, surélever les stocks, mettre à l’abri le matériel et les produits phytosanitaires, faire évacuer l’exploitation… Définissez en amont un plan de lutte anti-inondation pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu.
Entre les feux de forêts liés au risque de sécheresse et les inondations, l’exploitation des ressources forestières est particulièrement soumise aux aléas météorologiques. Selon la topographie et la nature du terrain, le risque inondation peut entrainer les dégâts suivants :
- La submersion du chantier ;
- La destruction du matériel forestier (engins, machines, outils…) ;
- La perte des stocks de bois ;
- L’impossibilité d’accéder au site de l’exploitation.
Lors de la planification du chantier, certaines règles de base permettent de se prémunir des conséquences souvent irréversibles d’une inondation en milieu forestier, par exemple :
- Identifier les zones d'exploitation à risque en évitant les zones sujettes aux inondations ou aux écoulements d'eau intenses ;
- Privilégier des pratiques sylvicoles adaptées, à travers des techniques de coupe et de gestion forestière qui préservent la structure du sol et réduisent le ruissellement ;
- Concevoir des systèmes de drainage tels que des tranchées et des fossés permettant de contrôler le flux d'eau et d’éviter les accumulations excessives ;
- Assurer la gestion des zones tampons le long des cours d'eau et des zones humides pour absorber l'excès d'eau et réduire l'érosion ;
- Surveiller les niveaux d'eau et les prévisions météorologiques pour anticiper les risques d'inondation et prendre des mesures préventives si nécessaire ;
- Former les équipes à la gestion du risque inondation et prévoir un plan d’évacuation du site.
Pour une anticipation durable du risque, vous pouvez également vous impliquer aux côtés des acteurs locaux dans la prévention des inondations.
Contrairement à ce que l’on peut penser, l’activité de pêche est aussi exposée au risque d’inondation. Sur le littoral, les submersions marines peuvent en effet inonder des zones de pêche côtières et des zones de reproduction, entrainant la destruction de l’habitat naturel et la raréfaction des espèces.
Ces phénomènes sont susceptibles de restreindre l’accès des pêcheurs aux zones de pêche et d’endommager les bateaux et les infrastructures de débarquement.
En travaillant main dans la main avec les collectivités territoriales concernées, il est possible de prévenir et de limiter les effets de la submersion marine sur votre activité à travers la construction de digues et autres infrastructures permettant de protéger les installations côtières et le matériel de navigation indissociables de la pratique de la pêche.
Ces mesures préventives doivent s’accompagner de la consultation régulière des systèmes d’alerte dédiés, telle que la plateforme Vigilance Météo France vagues-submersion.
>>Submersion marine : nos conseils pour se protéger
Qu’elles soient souterraines ou à ciel ouvert, les exploitations minières (sel, minerais, gaz, énergies fossiles…) doivent faire l’objet d’une attention particulière en matière de risque inondation. La préservation du site et des installations de stockage est en jeu.
Les conséquences d’une inondation peuvent en effet se révéler dramatiques pour l’environnement, la santé publique, ou encore la sécurité des travailleurs présents sur le chantier.
En tant que responsable de l’exploitation, vous pouvez mettre en place les mesures suivantes afin de circonscrire la plupart des risques :
- Établir une cartographie des risques d’inondation du site ;
- Privilégier des méthodes d’exploitation durables permettant de minimiser les perturbations du sol ;
- Définir des procédures d’évacuation et d’intervention spécifiques à votre activité et à vos infrastructures.
Le risque d’inondation représente également des enjeux très importants dans les secteurs d’activité secondaire et tertiaire. AXA Prévention fait le point dans ses articles dédiés, à retrouver sur notre site.