Entre attente en matière de rôle social, discriminations et harcèlement ou encore surcharge mentale, les inégalités femmes-hommes favorisent un mal-être souvent ignoré, avec des répercussions directes sur la santé mentale des femmes.
Mieux appréhender ces réalités pour agir ensemble : tour d’horizon avec AXA Prévention…
Les tendances actuelles en matière de santé mentale montrent une augmentation inquiétante des troubles dépressifs et des idées suicidaires depuis la pandémie de la Covid-19.
Bien que ces phénomènes affectent les deux sexes, les femmes sont particulièrement touchées.
Des chiffres sans équivoques d’après le Baromètre santé 2021 [1],
- 17% des femmes de 18 à 75 ans ont connu un épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours des 12 derniers mois, contre 10% chez les hommes, confirmant un écart constant depuis des décennies.
- Plus d’une femme sur quatre de 18-24 ans a rapporté un EDC dans l’année, contre environ un homme sur sept.
- 9% des jeunes femmes de 18-24 ans ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année 2021 (un chiffre deux fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes), une statistique qui a triplé en seulement 7 ans.
Le saviez-vous ?
6% : c’est la proportion de femmes en souffrance psychique en lien avec le travail en 2019, un chiffre deux fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes (3%).[1]
L'environnement de travail peut souvent être hostile envers les femmes en raison de comportements sexistes persistants. En effet, 38,5% des femmes déclarent avoir été victimes de comportements sexistes ou sexuels au cours de leur carrière, contre 14% des hommes.
Les situations les plus fréquemment rapportées incluent des plaisanteries ou remarques offensantes (62%), des contacts physiques non désirés (31%) et des propositions à caractère sexuel inappropriées (26%).[3]
Alors que les inégalités de salaire entre homme et femme persistent, celles-ci doivent également faire face aux inégalités d’avancement de carrière.
Le chômage des femmes demeure supérieur et les femmes sont quatre fois plus concernées que les hommes par le temps partiel, qui reste souvent synonyme de précarité économique.[2]
>> Le sujet vous intéresse ? Retrouvez notre article La santé des femmes au travail : un sujet trop peu considéré, AXA Prévention fait le tour de cette question encore trop souvent déconsidérées.
Les femmes se sont émancipées de leur rôle de femmes au foyer, épouses et mères, mais les normes sociales liées à la gestion du foyer peinent à progresser au même rythme.
L'entrée des femmes dans la vie professionnelle n'a pas toujours conduit à une répartition équitable des tâches domestiques et de l'éducation des enfants entre hommes et femmes [4]. Ainsi, les hommes consacrent quotidiennement deux fois moins de temps aux tâches domestiques que les femmes. La différence est encore plus prononcée lorsque les enfants sont en bas âge.
57% des aidants familiaux sont des femmes, et celles-ci représentent 61% des aidants de deux personnes et 72% des aidants de plus de deux personnes.[2]
La charge mentale subie par les femmes provoque fatigue, anxiété, et parfois dépression. Cette pression peut aussi entraîner un burn-out domestique et professionnel.
>> Pour en savoir plus sur le sujet du burn-out parental, consultez notre article AXA Prévention.
Les jeunes femmes subissent des pressions sociales et des stéréotypes sur l'apparence, aggravés par les réseaux sociaux où 60% des jeunes disent avoir fait l'objet de remarques malveillantes. Un phénomène pouvant aller jusqu’au harcèlement moral, qui touche principalement les femmes [5].
D’autre part, les publicités et les réseaux sociaux projettent un "idéal" féminin difficile à atteindre, ce qui peut affecter la confiance en soi. Avec des conséquences graves : 69% des victimes rapportent des insomnies, des troubles alimentaires et 49% ont pensé au suicide.
Les femmes sont bien plus largement victimes de violences sexuelles que les hommes : 19% des femmes de 18 à 69 ans déclarent avoir subi des rapports forcés ou des tentatives, contre 5% des hommes [1].
Ces violences sont un facteur majeur de troubles mentaux graves. Les femmes hospitalisées en psychiatrie présentent trois fois plus de troubles traumatiques que les hommes, souvent après des viols ou des violences conjugales [7].
Parmi les femmes victimes, une sur trois subit des violences sexuelles, une sur deux des violences physiques, et plus de quatre sur cinq des violences psychologiques. [8]
Pour réduire le sexisme en France, plusieurs actions sont essentielles : sensibiliser les parents, éliminer les stéréotypes dans les jouets, répartir équitablement les tâches domestiques, améliorer les services de garde d'enfants et éviter les biais sexistes à l'école et dans l'orientation professionnelle.
Il est crucial d'éduquer à l'égalité, de renforcer la sécurité sur Internet. La prévention du harcèlement et l'éducation au consentement doivent aussi être des priorités.
Combattre les inégalités hommes-femmes pour construire un futur équitable pour les générations à venir est l’affaire de tous !
>> AXA Prévention, acteur majeur de la prévention en santé mentale s’engage notamment à travers la signature d’une tribune pour que la santé mentale devienne la grande cause nationale de 2025. L’occasion de dévoiler 20 propositions concrètes pour prendre soin de la santé mentale de tous.
[2] Haute Autorité de Santé, Rapport d'analyse prospective 2020, “Sexe, genre et santé” https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-12/rapport_analyse_prospective_2020.pdf
[3] SSMSI-Eurostat, Panorama des violences en France métropolitaine, 2022
[4] INSEE, Premier confinement et égalité femmes-hommes : une articulation des temps de vie plus difficile pour les femmes, 2022]
[5] https://www.liberation.fr/societe/familles/cyberharcelement-60-des-jeunes-ont-deja-ete-victimes-de-ce-fleau-selon-un-sondage-20221108_TTF52PIJKRCWLA54CVL7MBKF2Q/.
[6] https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2021-12/Enquete%20Ipsos-Meetic.pdf
[7] Assemblée nationale, Rapport d'information déposé par la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes sur la santé mentale des femmes https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/ega/l16b1522_rapport-information#_Toc256000034
[8] INED, Enquête Virage et premiers résultats sur les violences sexuelles, 2017
