36% des salariés
travaillent le samedi et 20% le dimanche. [1]
Un salarié ne peut pas travailler plus de 6 jours par semaine. Son repos hebdomadaire doit être d’au moins 35h consécutives et la loi fixe le dimanche, comme jour de repos par défaut.
Cependant, 3 types de dérogations existent pour les salariés du week-end :
- les dérogations prévues par la loi et les décrets ;
- les dérogations fixées par les conventions collectives ;
- les dérogations prévues par le préfet ou le maire.
Le travail le week-end est alors prévu dans le contrat de travail et peut s’accompagner de mesures de compensation.
Bon à savoir : à l’occasion d’un événement exceptionnel pour un établissement bénéficiant d’une dérogation du préfet ou du maire, travailler le dimanche peut être proposé aux salariés sur la base du volontariat. Le refus de travailler le dimanche pour un salarié ne peut constituer une faute ou un motif de licenciement.
Les trois secteurs d’activité les plus impactés par le travail le week-end sont : l’hébergement-restauration (65 % des salariés), le commerce (59 %) et le transport-entreposage (56 %). [2]
Zoom sur les jeunes de moins de 18 ans :
ils ne peuvent pas travailler le dimanche sauf s’ils sont apprentis dans certains secteurs d’activité comme l’hôtellerie ou la restauration.
Même si dans l’inconscient collectif, travailler le dimanche serait payé double, dans les faits, il n’en est rien. Si la convention collective ou l’employeur ne prévoit pas une rémunération spécifique pour le dimanche, la loi n’impose pas de majoration de salaire.
Elle la prévoit seulement pour les cas suivants :
- pour les commerces de détail alimentaire. Par exemple, une caissière qui travaille le dimanche jusqu’à 13h bénéficie d’un repos compensateur d’une journée entière par quinzaine. Et si le supermarché fait plus de 400 m2, elle gagnera 30% de plus.
- pour les salariés pour lesquels les maires et les préfets ont autorisé le travail le dimanche.
Lorsqu’un jour férié tombe un dimanche, il n’y a pas de cumul de majoration.
Travailler 5 jours par semaine, du lundi au vendredi, entre 7h et 20h, avec 2 jours de repos consécutifs sont les standards de travail recommandés par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) pour prévenir des accidents du travail et des maladies professionnelles. Hors de ce cadre, on parle d’« horaires atypiques », pour les salariés du week-end, du soir, de nuit ou exerçant en 3x8. Tous s’exposent à des risques, physiques et psychologiques.
Les accidents du travail
Le dimanche est le jour le plus à risque pour les accidents de travail. Cela s’explique par l’absence de titulaires et de managers le week-end, mais aussi par l’embauche de profils plus jeunes et moins formés. Certains salariés travaillent aussi le dimanche, en complément de leur travail hebdomadaire et peuvent donc souffrir de fatigue chronique.
>>Pour en savoir plus, écoutez les 4 chroniques d’AXA Prévention pour la sécurité au travail.
La vie sociale et familiale désynchronisée
Alors que les déjeuners en famille et les brunchs entre amis remplissent les plannings des week-ends, les travailleurs du samedi et du dimanche ne peuvent pas y participer. En plus de la diminution du temps dédié aux loisirs, parfois impossible à compenser les autres jours de repos, la perte de liens sociaux est donc bien réelle et notamment la perte de sociabilité parents-enfants.
Travailler le dimanche peut en effet alourdir la charge mentale des parents puisque le salarié doit penser, prévoir, organiser la journée de sa famille en plus de sa journée de travail. Ce rythme a un impact sur les relations avec ses enfants puisque le week-end est le moment privilégié des activités récréatives en famille et du temps de qualité partagé. Les travailleurs du week-end peuvent en ressentir de la culpabilité.
Il faut donc être vigilant et rester à l’écoute de ses émotions et de son corps pour tenir le rythme : manger sain et équilibré, dormir entre 7 et 8h par nuit, faire de l’activité physique régulièrement…
Le sommeil perturbé
Il est également vérifié que la qualité du repos n’est pas la même un mardi qu’un dimanche. C’est LE jour de la semaine où tout s’arrête : moins de bruit dans la rue, moins d’obligations familiales à assurer (école, activités…), moins de sollicitations…
Et à terme, le manque de sommeil peut être source de troubles de l’humeur, de l’alimentation, de stress, d’anxiété voire de dépression.
Il est donc important d’instaurer un rituel du coucher (douche, arrêt des écrans 1h avant d’aller au lit, lecture…), de faire des siestes, de s’exposer à la lumière du jour dès le matin… pour profiter d’un sommeil le plus récupérateur possible.
Les maladies cardiaques
Selon une étude européenne, travailler le dimanche augmenterait également le risque de développer une maladie cardiaque. La santé globale des travailleurs du week-end serait donc plus dégradée. [3]
Être suivi par son médecin généraliste et réaliser le check-up offert tous les 5 ans par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie sont d’excellents moyens de prévention.
Enfin, c’est sûrement pour éviter ces dérives que les Français sont moins enclins à travailler le week-end. Ce qui expliquerait en partie les 200 000 postes non pourvus dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Paradoxalement, dans un sondage Opinionway réalisé en 2022, 72% des 18-30 ans se déclarent prêts à travailler le week-end s’ils peuvent récupérer en semaine. Plus ils sont jeunes, plus ils seraient motivés. [4] À suivre…