Des luminaires vétustes ou carrément obsolètes, un problème de surconsommation énergétique, des modes de fonctionnement qui ne sont plus adaptés… L’éclairage public constitue un enjeu majeur pour les communes en matière de sécurité des biens et des personnes, d’économies d’énergie et de respect de l’environnement.
Consommation d’énergie : la part de l’éclairage
En France, tous usages confondus, l’éclairage représente 10% de la consommation totale d’électricité [1].
Loin d’être accessoire, la question de l’éclairage public est stratégique en matière de cadre de vie, d’impact environnemental et de finances publiques. Pour les collectivités, elle englobe de multiples enjeux, comme le rappelle l’Ademe* [2] :
- La sécurité des personnes et des biens ;
- La prise en compte et la réduction des nuisances lumineuses ;
- La maîtrise de sa consommation énergétique et de son empreinte carbone ;
- La gestion et le recyclage des équipements hors d’usage.
Dans l’Hexagone, l’éclairage public représente une part non négligeable de la consommation d’énergie des collectivités locales [2] :
- 41% de leur consommation d’électricité ;
- 16% de leur consommation globale d’énergie (toutes sources confondues) ;
- 37% de leur facture d’électricité.
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Un arrêté daté du 27 décembre 2018 est venu renforcer la législation en matière de lutte contre les nuisances lumineuses, avec un certain nombre de dispositions [3], parmi lesquelles :
- Les lumières éclairant les vitrines, les commerces et les façades des bâtiments doivent être éteintes à 1 h du matin ;
- Le patrimoine et les parcs et jardins publics ne doivent plus être éclairés après 1 h du matin ou plus d’une heure après leur fermeture.
Le saviez-vous ?
Réduire la pollution lumineuse permet non seulement de réaliser des économies d’énergie, mais cela est surtout utile pour préserver la biodiversité. Cette démarche limite l’impact d’un éclairage inadapté sur le comportement de nombreuses espèces animales (oiseaux migrateurs, insectes, chauves-souris, amphibiens…).
Cet arrêté impose également des normes techniques encadrant les flux lumineux, exprimées en lumens par mètres carrés. Toutes les installations de luminaires réalisées depuis le 1er janvier 2020 doivent s’y conformer :
- 35 lm/m² en agglomération et 25 lm/m² hors agglomération pour la voirie ;
- 25 lm/m² en agglomération et 10 lm/m² hors agglomération pour les parcs et jardins ;
- 25 lm/m² en agglomération et 20 lm/m² hors agglomération pour les parkings non-couverts.
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Toujours selon l’Ademe [2], plus de la moitié du parc lumineux français est obsolète, car composé de points lumineux énergivores tels que les lampes à vapeur de mercure, ou les boules diffusantes. Près de 40% des luminaires affichent plus de 20 ans de service au compteur.
Fort de ce constat, le potentiel en matière d’économie d’énergie - et d’argent public – s’annonce très important. Si l’investissement de départ peut paraître élevé, le renouvellement d’un parc de luminaires vétuste peut représenter pour la commune concernée de 50 à 75% d’économies d’énergie selon la configuration [4].
Avant de lancer un chantier de rénovation de l’éclairage public sur votre commune, il est nécessaire d’établir un bilan du parc existant et des besoins de la collectivité. Trois options s’offrent à vous :
- Réaliser ce bilan en interne ;
- Commander une étude à un prestataire ;
- Recourir au Conseil en énergie partagé (CEP) destiné aux petites communes (moins de 10 000 habitants) situées sur un même territoire.
En tant qu’élu, vous bénéficiez également de la mise à disposition de différents outils tels que OPEPA, l’outil de pré-diagnostic de l’éclairage public, ainsi qu’un cahier des charges fournit par l’Ademe permettant d’effectuer un état des lieux précis et complet [5].
Le diagnostic vise différents objectifs, à savoir :
- Renforcer la connaissance des élus ;
- Répertorier l’existant ;
- Améliorer la maintenance des installations ;
- Réduire la consommation et les coûts de fonctionnement ;
- Améliorer la qualité du service ;
- Réduire les nuisances lumineuses.
Viser la sobriété énergétique en matière d’éclairage public passe par la mise en œuvre de solutions concrètes déjà adoptées par de nombreuses localités en France. Certaines méthodes sont privilégiées, par exemple :
- Le recours à des ampoules et des lampes LED. Durables et modulables, elles permettent de diviser la consommation d’énergie par 3 ou 4 tout en améliorant la qualité de l’éclairage [6] ;
- La mise en place d’un système d’éclairage public « intelligent » [7], connecté en réseau et équipé de capteurs de présence et de luminosité. Ce dispositif piloté à distance permet de programmer les heures d’allumage et l’intensité de la lumière en fonction des besoins, mais aussi de collecter des données précieuses sur la consommation, les pannes et les dysfonctionnements ;
- La coupure de l’éclairage durant la nuit. Une solution adoptée par de nombreuses villes de différentes tailles qui programment l’extinction des feux à partir de 23 heures, minuit ou 1 h du matin [8].
Des aides locales et nationales sont disponibles pour vous aider à rénover votre parc de luminaires. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’Ademe ou de la préfecture de votre département !
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