Près de 60%
des produits présentent le logo Nutri-Score. [1]
>>Le Nutri-Score, un logo apposé aux côtés des labels bios et écoresponsables. Dans cet article, AXA Prévention vous aide à faire le tri…
En 2016, le Nutri-Score est lancé en France sur la base des travaux de l’équipe du Pr. Serge Hercberg, président du Plan National Nutrition Santé (PNNS), sur l’expertise de l’Agence Nationale de SEcurité Sanitaire (ANSES) et du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP).
C’est un outil simple, accessible et compréhensible par tous, qui permet de juger de la qualité nutritionnelle d’un produit alimentaire.
Concrètement, il se matérialise par un logo présent sur la face avant des emballages alimentaires. Il évolue selon une échelle de 5 nuances : du vert foncé au orange foncé, le vert correspondant à la lettre A (meilleur profil nutritionnel) et l’orange foncé à la lettre E (moins bon profil nutritionnel).
Pour attribuer une lettre et une couleur à un produit, l’algorithme prend en compte sa teneur :
- en aliments et nutriments à favoriser dans une alimentation équilibrée comme les fibres, les protéines, les légumineuses, les fruits, les légumes, les fruits à coques, l’huile de colza, l’huile de noix ou encore l’huile d’olive ;
- en nutriments à limiter comme les acides gras saturés, le sucre et le sel.
Les industriels sont encouragés à l’utiliser, mais le Nutri-Score n’est pas obligatoire.
Nutri-Score et effet sur la santé
En 2020, une étude de simulation estimait que le Nutri-Score était le logo le plus efficace pour diminuer la mortalité par maladies chroniques liées à l’alimentation, et plus particulièrement celle due aux maladies cardiovasculaires et aux cancers.[2]
Selon une étude UFC-Que Choisir sortie en avril 2023, au-delà d’aider les consommateurs à faire des choix sains, le Nutri-Score inciterait les industriels à optimiser leurs recettes. L’association de défense des consommateurs a effectivement repéré une « amélioration très significative » des notes de pains de mie, de biscottes, de barres céréalières et de céréales petit-déjeuner. À l’inverse, elle alerte sur le peu d’utilisation du Nutri-Score sur les biscuits, gâteaux, barres et goûters chocolatés, glaces et sorbets et sauces.
Pour inciter tous les fabricants, UFC-Que Choisir demande de rendre le Nutri-Score obligatoire.
Aujourd’hui, d’autres pays que la France l’utilisent et sa gouvernance est devenue transnationale. Son comité de pilotage, qui s’est réuni pour la première fois en 2021, est constitué des autorités compétentes de Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse.
À l’origine, ce projet devait s’étendre au niveau européen, mais l’Italie a déjà annoncé qu’elle ne l’appliquerait pas.
Les objectifs de ce comité :
- faciliter l’adoption du Nutri-Score par les industriels alimentaires ;
- aider les plus petites entreprises ;
- faire le lien avec les consommateurs, « en mettant en œuvre des procédures communes et efficaces ».
Ce comité est épaulé par un comité scientifique qui travaille sur les évolutions possibles du Nutri-Score.
Depuis l’adoption de deux rapports par le comité de pilotage en 2022, les différents pays impliqués ont travaillé sur la mise à jour de l’algorithme de calcul du Nutri-Score. Ils s’appuient sur des preuves scientifiques solides et des demandes des parties prenantes.
Ce nouvel algorithme renforce l’efficacité du Nutri-Score pour classer les aliments et les boissons en cohérence avec les principales politiques nutritionnelles des pays européens et de l’OMS, et prévenir ainsi les maladies chroniques et l’obésité. Il guide plus efficacement les utilisateurs vers des choix éclairés et favorables à leur santé.
>>Pour aller plus loin, découvrez notre article sur l’obésité dans le monde et en France.
Les grands axes de la dernière mise à jour de 2022 sont :
- une optimisation de la différenciation entre les aliments sur la base de leurs teneurs en sucres et en sel ;
- une amélioration de la différenciation entre les aliments complets riches en fibres et les aliments raffinés ;
- une meilleure classification des poissons gras, des huiles moins riches en graisses saturées (« mauvais gras »), de la volaille (Vs. la viande rouge qui présente un risque plus élevé dans le développement de maladies cardiovasculaires).
Aujourd’hui, un yaourt artisanal sucré est moins bien noté qu’un yaourt industriel qui contient des édulcorants. Ce ne sera bientôt plus le cas.
Le nouvel algorithme est plus cohérent avec les recommandations alimentaires sur les boissons car il prévoit :
- d’inclure le lait, les boissons lactées et les boissons végétales. Concrètement, les teneurs en matières grasses des boissons lactées sont maintenant prises en compte. Le lait est passé de la catégorie A à la catégorie B et le lait entier à la catégorie C.
- de valoriser les boissons moins sucrées et limiter le remplacement des sucres par des édulcorants notamment dans les sodas ;
- de réaffirmer la position de l’eau, LA seule boisson recommandée sans réserve, dans la catégorie A ;
- de confirmer les scores actuels des jus de fruits, nectars et smoothies, jugés adaptés par les experts après l’étude des dernières publications scientifiques.
En termes de planning, le nouvel algorithme devrait être mis en œuvre d’ici fin 2023 et les pays disposeront alors d’un délai de 2 ans pour l’adopter. Certains industriels, principalement issus des filières laitière et charcutière, s’alarment de ces modifications qui pourraient les desservir. Par exemple, le Roquefort verrait sa note baisser comme les jambons avec nitrites. Enfin, une communication grand public est prévue pour expliquer de manière pédagogique ces évolutions et guider les consommateurs.
[1]https://rmc.bfmtv.com/actualites/societe/sante/alimentation-quelques-changements-dans-le-nutri-score-pour-2023_AN-202211070398.html
[2] https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/nutriscorebilan3ans.pdf