Alors pour adapter les territoires au changement climatique tout en amorçant la transition écologique, les Solutions fondées sur la nature figurent en favorites. Le point sur les guides et outils de l’Office français de la Biodiversité.
>> Pour plus d’information sur la transition écologique des communes, rendez-vous sur le site https://macommuneenaction.fr/
10 milliards
C’est le coût en euros des sinistres climatiques en France en 2022. [1]
Reconnues par les Nations unies depuis 2022 et inscrites dans la Stratégie française de biodiversité, les Solutions fondées sur la nature (SfN) regroupent l’ensemble des « actions de préservation, de restauration et de gestion des écosystèmes » permettant l’adaptation d’un territoire au changement climatique. [1]
Cela concerne l’ensemble des écosystèmes, terrestres ou marins, naturels ou modifiés, et donc toutes les collectivités françaises, grandes ou petites, urbaines ou rurales.
Ces solutions doivent permettre à la fois de : [1]
- répondre aux impératifs des territoires – attractivité, meilleure résistance aux risques naturels, espaces de loisirs, création d’emplois « verts » et de nouvelles activités ;
- préserver la biodiversité et la santé humaine – amélioration de la qualité de l’air, de l’eau, des aliments, etc. En ce sens, les Solutions fondées sur la nature contribuent à la santé environnementale.
Mixant savoirs traditionnels et innovations scientifiques, les Solutions fondées sur la nature sont très diverses et adaptées à chaque territoire.
Transition écologique, prévention des risques liés à l’eau ou à la montagne, préservation du littoral, ville vivable face à la chaleur ou encore résilience des forêts : elles répondent à toutes les problématiques des élus locaux. [2]
On trouve par exemple : [2]
- la préservation des rivières urbaines, qui permet de faire baisser de 6 à 7°C la température ;
- la végétalisation des villes, en lien avec l’objectif zéro artificialisation nette en 2050 ;
- l’agroécologie ou l’agroforesterie, face à des pertes de récoltes attendues trois fois plus importantes en Europe en raison des sécheresses ;
- la restauration des zones d’expansion des crues contre les inondations, premier risque naturel en France et qui concerne un quart de la population ;
- la sauvegarde des forêts dont plus de 300 000 hectares subissent le taux de mortalité le plus élevé depuis 2018 ;
- la lutte contre les risques gravitaires en montagne, qui se réchauffe deux fois plus vite que tout autre écosystème ;
- la préservation des mangroves alors que 242 communes françaises subissent déjà le recul du trait de côte.
Avec un principe fondamental commun à toutes ces solutions : préserver vaut mieux que restaurer ! [1]
>> À noter : ces solutions peuvent s’inscrire dans le plan national d’adaptation au changement climatique.
Trop chères, sans garantie, trop compliquées ou demandant trop d’entretien : les idées reçues limitent encore la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature dans bien des territoires.
L’Office français pour la biodiversité cherche à déconstruire ces croyances afin de favoriser la mise en œuvre des Solutions fondées sur la nature.
Par exemple, dans les forêts de protection du Mont Blanc, la mise en place de peuplements forestiers et d’obstacles au sol, pour limiter les risques liés aux chutes de blocs et avalanches, a coûté quatre fois moins cher qu’une solution de génie civil et fonctionne tout aussi bien ! [2]
Une boite à outils dédiée aux élus permet de simplifier la démarche pour mettre en place des Solutions fondées sur la nature à l’échelle des territoires. Elle consiste en quatre étapes : [3]
- définir ses besoins et objectifs à travers des diagnostics climatiques et de biodiversité et la compréhension des contraintes foncières du territoire ;
- sélectionner les solutions adaptées ;
- concevoir et réaliser ces solutions des études complémentaires à la réalisation des travaux ;
- suivre, entretenir et valoriser les solutions mises en œuvre .
La boite à outils donne également aux élus des modèles d’intervention pour mettre en place les trois conditions de réussite des Solutions fondées sur la nature : [3]
- mobiliser les parties prenantes – par exemple, la boite à outils relaie l’outil de participation du public du Cerema ;
- réaliser un inventaire des sites d’intervention – l’EPF Occitanie publie un guide sur l’élaboration d’une stratégie foncière ;
- trouver des financements tant pour la mise en œuvre que pour l’entretien / suivi de la solution.
Bon à savoir : qu’ils soient issus de l’État, des agences de l’eau, de l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), de la Banque des territoires ou encore de CDC Biodiversité, les fonds dédiés à la protection de la biodiversité, à l’agriculture, à la gestion de l’eau et des sols, à l’urbanisme et à la pollution sont potentiellement mobilisables pour mettre en place des Solutions fondées sur la nature. [2]
>> En savoir plus sur le site Aides territoires.
Pour lever les derniers doutes, les outils de l’Office français pour la biodiversité regorgent d’exemples à succès de Solutions fondées sur la nature mis en place par les territoires. Parmi les exemples dans les petites communes françaises, on retrouve :
- le village aux 4 000 arbres de Villeneuve-le-Roi pour restaurer des corridors écologiques et améliorer l’écoulement des eaux pluviales ;
- la préservation des haies dans le bocage normand de la Communauté de communes de Cingal-Suisse normande, pour améliorer la régulation de l’eau, contrôler l’érosion des sols, et soutenir la pollinisation ;
- la restauration de 30 km de cours d’eau du Drugeon par cinq villages du Doubs, permettant de rehausser la nappe souterraine et de multiplier la population de poissons par cinq ;
- la reconstitution du massif forestier de la Croix-Valmer, après l’incendie ravageur de 2017, qui limite les risques liés aux pluies ;
- la plantation de semences locales à Saint-Léger-Les-Mélèzes, ayant permis de restaurer une prairie dégradée sur une piste de ski et de réduire l’érosion ;
- les vasières de la baie de l’Aiguillon protègent le trait de côte.
De quoi inspirer les élus de tous les territoires, preuve à l’appui.
À chaque territoire sa solution pour préserver son patrimoine naturel, la santé et la sécurité de ses habitants, face au changement climatique !